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vendredi 2 octobre 2020

Journal de la pandémie-qui-n'en-finit-plus

Je sais, ça fait longtemps que je ne vous ai plus rien donné à vous mettre sous la pupille, pas le moindre article à ronger. Ceux qui suivent la page Facebook ont eu quelques miettes (les autres, ça vous apprendra à ne pas socio-réseauter). Ils auront aussi eu droit à l'excuse professionnelle que j'ai fournie à mon silence rédactionnel. Toutes mes capacités linguistiques (et autres aptitudes intellectuelles, d'ailleurs) étaient requises pour sauver nos pauvres parlementaires de l'incompréhension des modifications obscures de lois qui le sont tout autant. Bref, j'y ai laissé quelques neurones, mais j'en ressors surtout avec une furieuse envie d'aligner plusieurs paragraphes sans parler d'articles, d'alinéas et autres références juridiques. A quelque chose malheur est bon, disait ma grand-mère (et quelques autres).

Que s'est-il donc passé pendant ces mois de silence radio?
 
Y a eu les vacances. Et c'était bien. Mais y avait aussi le Covid, alors on a mis des masques et s'est moins réunis que d'habitude. On a été à la piscine, mais on est entrés par la douche "nord" et sortis par la douche "sud" (j'ai aucun sens de l'orientation, c'est juste pour donner une idée). Les gamins se sont agglutinés dans une queue au pied des plongeoirs au lieu de s'agglutiner sur la plate-forme. Ca change rien, mais c'est conforme au plan de protection "de la branche" je suppose.

Y a eu la rentrée. Et c'était normal. Mais y avait le Covid, alors j'ai mis Platinum au bus et j'ai pas bu le café de la rentrée. De toute façon, entre nous, j'avais déjà décidé l'an dernier que vu le peu de cas qu'il faisait de ma présence dans l'enceinte de l'école ce jour-là, le déplacement ne se justifiait plus. Même pour le café de la rentrée, parce qu'en vrai, quand t'en es à ton 3e gamin et à ta 12e rentrée scolaire, le café de la rentrée devient un peu amer. Chaque année tu perds des copines dont les enfants sont passés au CO et ne se déplacent donc plus pour la rentrée, chaque année il y a plein de nouvelles personnes que tu ne connais pas, dont tu ne connais pas les enfants pour la simple et bonne raison qu'ils ont 5 ans de moins que ton "petit dernier", et qui sont certainement fort sympathiques, mais te donnent quand même un faux air de dinosaure de cour d'école. Les décisions sanitaires n'ont donc pas particulièrement chamboulé mon programme de rentrée. Ce qui a changé, en revanche, c'est les masques. En tissu, jetables, auxquels on ne croit pas vraiment tant on nous a dit qu'ils n'avaient pas d'utilité pour protéger contre le virus avant de nous les imposer de plus en plus. Un si petit objet qui est en train de créer une véritable scission dans la société. Qui finit dans la poche, dans le sac, dans la portière de la voiture entre deux utilisations... que celui qui jette son jetable après l'avoir porté 50 secondes pour aller chercher des chewing-gums à la station-service m'asperge en premier de gel hydroalcoolique. Non mais c'est bien, ces masques, ça donne une deuxième vie à des housses de duvet, ça occupe belle-maman, toujours à la recherche du patron, de la taille et des attaches qui siéront à mon petit museau.

Aux gens qui me demandaient "pis chez toi, la rentrée, ça a été?", j'ai répondu "oh, la routine" plus souvent qu'à mon tour. Pas de changement d'établissement, pas de gros défi à relever, pas trop de craintes non plus des lacunes peut-être dues aux mois d'enseignement à domicile (vous avez bien vu comme j'ai géré ;)) ... Sauf qu'il y a eu une différence de taille: cette année, la véritable rentrée ne concernait plus que deux de mes enfants. Max la menace a définitivement quitté le monde scolaire pour celui de la formation professionnelle. Donc là il est au travail. Un vrai, où on timbre, où on touche son salaire à la fin du mois, où on doit poser ses vacances et récupérer les heures perdues à cause du rendez-vous dentiste ou de la 42e radio de la hanche (voir l'article Impératif imparfait pour les explications). A 15 ans, ça fait bizarre. Quand je repense à mes 15 ans, ce n'était pas une étape particulière, j'avais déjà un pied dans de loooooongues études (oui, même si j'ai pas traîné en mode Tanguy, embarquer pour 9 ans minimum quand t'en as 14, c'est pas non plus un engagement à la légère). Pour Max, ses 15 ans auront un peu marqué le début du reste de sa vie. Pour l'instant il semble gérer la transition comme un chef. En aucun cas il ne semble regretter son choix de partir en apprentissage, malgré ce qu'en pensent certains profs. Je me souviens de ce titulaire de 10e année qui nous avait demandé "Et vous, qu'en pensez-vous, que votre fils ne veuille pas faire d'études alors qu'il aurait tout à fait les notes pour?" Nous avions répondu que c'était son choix. A l'heure actuelle plus que jamais, tous les chemins mènent à Rome (bon, suivant comment, t'as une petite quarantaine de 2 semaines à observer, faut faire gaffe) ; un apprentissage c'est une formation professionnelle initiale, il peut y en avoir d'autres ensuite s'il a le goût d'aller plus loin. Ce n'est ni une voie de garage ni un plan B. En vérité, je suis plutôt fière que mon grand ait choisi ce plan A là, exploite cette possibilité de formation duale propre à la Suisse (et qu'une partie du monde nous envie, ne lésinons pas sur les jets de fleurs, c'est déjà assez coton de trouver des sujets de réjouissance à l'heure actuelle). A 15 ans à peine, il est ancré dans la réalité et je le vois gagner en maturité de jour en jour sauf quand il se braque parce qu'il a marmonné un truc dans sa barbe naissante, que je lui demande de répondre et que son taux de testostérone décide subitement qu'en fait, il ne voulait pas vraiment me transmettre cette information.

Sid a eu 13 ans. Jamais aimé cet âge. Avec Max, c'était la prise de tête sur l'orientation professionnelle, alors qu'il se désintéressait encore de la question. Sid, lui, semble se diriger vers les looooooongues études, ce qui, en fait, allège un poil la phase orientation. Ou la remet à plus tard, tout du moins. Mais il a quand même 13 ans, et comme pour son frère, certains jours, on en a vraiment plein l'(a)dos. 13 ans, c'est l'âge du syndrome du canapé. Le canapé est l'endroit le plus chouette de la maison (ex-aequo avec le lit), on est là, dans l'espace de vie familiale, mais on est pas trop près non plus de la cuisine où il y aurait de la vaisselle à faire, une machine à ranger ou autre. Dès que quelqu'un allume la télé, on est dans la place (oui, ça peut sembler particulier, mais chez nous la télé est souvent plus un objet de décoration qu'un "écran actif", les enfants n'ont donc pas pour réflexe de l'allumer quand nous sommes là, en tous cas la semaine, par contre si l'un des parents l'allume pour regarder quelque chose de précis, le squatteur du canapé est attiré comme un aimant par la boîte en couleurs). Regarder la télé, c'est une bonne excuse pour ne pas trop bouger. C'est comme la lecture. Sid a dû remarquer très tôt qu'on ne lui faisait pas la morale sur son inactivité du moment qu'il avait un bouquin dans les mains. En fait, peut-être que s'il lit autant, c'est autant par goût pour l'inactivité physique sans reproches que par goût pour la lecture elle-même. Enfin peu importe, toujours mieux le nez dans un bouquin que sur le téléphone.
Outre le syndrome du canapé, Sid nous gratifie de tous les petits bonheurs de l'âge dit "bête": incapacité chronique à lâcher l'affaire même si tu lui prouves par A + B qu'il a tort, oubli discret des règles d'hygiène basiques comme la douche ou le lavage des cheveux, faculté à disparaître au moment où s'annonce une tâche ingrate, innocence absolue dans toutes les disputes et autres affaires familiales... Heureusement, sa mauvaise foi est teintée d'un sens de l'humour incontestable. C'est donc un ado bête, mais drôle. Des fois.
 
Platinum voue toujours davantage d'admiration à la tractopelle du chantier voisin qu'à ses devoirs. Il va avoir 10 ans et parle de son anniversaire depuis 2 ou 3 mois. Je n'ose pas lui dire que si ça se trouve, le centre de loisirs sera fermé à la date prévue. Déjà que j'ai dû faire part du plan de protection dans le Whatsapp d'invitation... C'est un peu le souci en ce moment, on ne sait pas où on va. Après les annulations successives de spectacles, de réservations, de virées, on ne sait pas grand-chose. Ni à quoi s'attendre, ni comment faire pour garder un peu de positif dans la morosité ambiante. Là on est le 2 octobre. Un vendredi de comptoir. Normalement, la rumeur enfle, l'excitation monte avec ce drôle de bruit de fond qui embrume la ville. Sauf que cette année, y a rien. Pas de manèges à sensation, pas de tentes à Martinetti, pas de voix qui annonce tel événement à la salle Bonne-de-Bourbon, ni rumeur ni excitation. Et c'est triste. Et c'est dur pour le moral. Non pas que nous ne soyons tellement pris par le produit que nous ne puissions pas renoncer à 10 jours de beuverie (entre nous, si c'était ça le problème, on trouverait de quoi faire ailleurs), mais ça fait 7 mois que globalement, les mesures qu'on nous impose nous privent d'une vie sociale normale. Faire la bise à 27 personnes en arrivant au terrain de foot, ça manque moyen; serrer des paluches encore moins. Surtout en période électorale, je dirais. Ca évite même de faire des becs à des personnes qui ne te regarderont plus contre entre le 19 octobre 2020 et 2024. Mais prendre dans ses bras quelqu'un qui se sent mal... embrasser ses parents normalement... mettre le bras autour des épaules d'un ami juste parce qu'on est contents de partager un moment. Vivre ensemble, partager vraiment, ça ne peut pas se faire à 1,5 m de distance, pas plus que d'échanger des sourires derrière un masque. Ca manque. Cruellement. Et en cet automne tristounet, on peut légitimement se demander si, dans la pesée des intérêts qui dicte les décisions gouvernementales et les mesures de protection, l'impact psychologique (sans parler de la catastrophe économique) n'a pas été sous-estimé par rapport au risque pour la santé physique.

Comme je ne peux pas décemment finir sur une note aussi glauque, faut que je vous raconte que l'homme a finalement réussi à m'inscrire à une course. Non, parce que ça fait 1-2 ans qu'il essaie en vain de me convaincre de l'accompagner dans ses escapades par monts et par vaux. Je fais pas ma mauvaise tête, je l'accompagne déjà des fois en mode "entraînement", mais bon, partir à telle heure (genre avant le lever du jour) d'une ligne de départ avec plein d'autres gens en peloton pour se taper 30 km en trottant, c'est pas un concept qui m'intéresse des masses. Du coup, pour me convaincre, il m'a dégotté un semi-marathon avec des pauses boustifaille au milieu. Et un peu de pinard. Et il a convié des copains et des copines. Une sorte d'espace gourmand mobile, somme toute. Tout de suite plus vendeur que la ligne de départ à 5h du mat avec le camel back, moi je dis. Donc j'ai signé. Mais plus la date approche, plus je regrette. Parce que même avec la soupe à la courge, la raclette du milieu et le choléra arrosés de blanc et de rouge, va falloir se faire Sion-Salquenen zu Fuss. Pas dit que le matin même, l'excitation soit la même qu'un vendredi de comptoir...  Mais je vous raconterai.

 

 

1 commentaire:

  1. Nous voilà renseigné sur la vie des habitants du haut de Martigny, enfin ! Je ne parviens pas à comprendre pourquoi une femme au foyer et qui n'a QUE 3 enfants, ne parvient pas à publier plus souvent sur son blogue, c'est d'un irrespect total pour ses fidèles lecteurs (pas lectrices, je pense pas que le genre d'anecdotes publiés ici puissent intéresser un lectorat féminin…). Enfin ,passons, Sion-Salquenen va bien nous tenir en haleine 2-3 mois ! Il me tarde….

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