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lundi 16 janvier 2023

Mes chers parents, je pars...

Non, non, rassurez-vous, on ne refait pas le coup de l'expatriation. De toute façon ils annoncent -17 ce week-end et il neige à plat, que veux-tu qu'on aille faire au Canada?

Non, c'est juste les paroles de cette fameuse chanson de Sardou (et s'il y a une seule personne qui ose croire que ladite chanson est de Louane, Monsieur D. risque de s'énerver tout rouge) qui m'ont trotté dans la tête pendant mes dernières réflexions parentales.

... vous n'aurez plus d'enfant, ce soir.

Entendons-nous, pas de terrible nouvelle à vous apporter, j'ai toujours de la progéniture, toujours aussi casse-pieds nombreuse, mais plus qui rentre vraiment dans cette catégorie. Ça en sort insidieusement, de l'enfance, déjà ça pousse des pieds histoire d'assurer l'assise, puis ça pousse tout court. Rapidement, ça n'a plus assez à manger avec le menu enfant. C'est là que ça fait un premier tilt. Mais il y en a d'autres.

Un jour, on se met à te demander "à combien vous venez" quand on t'invite à souper. Parce que ça ne va plus de soi que les chérubins suivent leurs parents. D'ailleurs quand ils ne suivent plus, il n'y a plus besoin de les faire garder... parce que les chérubins ont eux-mêmes l'âge de garder des enfants. Notre Max et son mètre 80 ou presque s'est envolé depuis longtemps, de plus en plus souvent dès qu'il a eu l'autorisation et les moyens logistiques de le faire, et on s'est habitués. Et puis est arrivé le moment où Sid a battu un peu des ailes. Bon, comme c'est Sid, il est encore pas trop mal dans le nid douillet. À propos, il nous a fourni une explication historico-logique de son besoin chronique d'inactivité et de sa préférence inébranlable pour la position couchée: selon toute vraisemblance, un bug au moment de son arrivée sur terre a entraîné une erreur d'attribution des corps. Son esprit paresseux était fait pour être dans un corps de chat. Nous avons d'ailleurs un chat toujours sur ses gardes et qui ne semble jamais vraiment dormir (vous savez, celui qui rentre parfois à la maison entaillé sur toute la longueur, en tenant son gros intestin sous la patte gauche), dont l'esprit torturé - toujours selon la théorie du bug d'incarnation - aurait dû se trouver dans un suricate. Il y a fort à parier qu'il y ait quelque part dans le sud de l'Afrique un suricate disposant du potentiel énergétique et intellectuel requis pour occuper le corps d'un étudiant de 15 ans et en faire bon usage (quel gâchis! en a conclu Sid). Si vous allez en safari, ouvrez l’œil. Mais revenons à nos oisillons en cours d'envol.

Donc Sid est un cas un peu à part. Reste Duracell. Oui, je l'appelais Platinum, mais au fil des ans, son énergie reste intacte tandis que sa chevelure fonce légèrement, donc on va rester sur le lapin rose qui joue du tambour jusqu'au bout de l'hiver. Lui, c'est aussi un cas à part, mais dans l'autre sens. Le genre qui s'est mis à faire des petits vols autour du nid avant que ses plumes soient sèches. C'est peut-être l'effet "petit troisième". Ou l'effet Duracell, tout simplement. Toujours est-il qu'il est resté seul dans l'eau à la piscine plus tôt que ses frères (avec la bénédiction du maître-nageur), qu'il est le seul à jamais avoir eu l'idée d'aller chercher le pain pour nous le dimanche matin à vélo (sachant qu'il y a jusqu'à la boulangerie la plus proche de la maison quelques kilomètres et pas loin de 400m de dénivelé négatif, que si tu descends, il faut en toute logique remonter ensuite - ce qui signifie que tu manges tes tartines sur le coup des 11h, mais que tu n'as pas franchement le coeur de dire à ton fiston en nage que c'est plutôt l'heure de l'apéro que du Nutella), qu'il part skier seul depuis je ne sais plus quelle année... Bref, il a déjà voleté davantage que la plupart des oiseaux de son âge et je ne devrais pas être surprise.

Pourtant, il y a eu ce jour d'automne où nous étions en ville et où, errant d'un commerce à un autre, nous sommes passés à côté d'un parc où il aimait jouer enfant. Je l'ai vu me devancer et se mettre à courir, certaine qu'il allait sauter sur une balançoire ou grimper sur le toboggan... jusqu'à ce que je me rende compte qu'il passait tout droit sans même un regard pour ces jeux d'enfants et allait simplement boire à la fontaine de l'autre côté. C'est à ce moment précis que j'ai vraiment pris conscience que la page "enfance" s'était tournée, pas d'un coup, peu à peu, un peu insidieusement, sans trop que je m'en rende compte.

Oh, point de nostalgie là-dedans! Il y a de nombreux avantages à être "juste" maman d'ados... et d'adulte, bientôt! Non, je ne parle pas du plaisir incommensurable d'être assise sur le siège passager à côté de ton fils de 17 ans et demi qui roule à 35 km/h sur la cantonale et à qui tu dois dire d'aller plus vite (parce que soyons clairs, tu n'as pas franchement envie d'aller plus vite à ce moment  quelque peu risqué de ta vie). Autre âge, autres soucis. Quand tes rejetons sont encore des enfants, tu crois que l'angoisse de la séparation ou le "terrible two" sont des crises à gérer; en vérité ce n'est qu'un échauffement en vue des manifestations ultérieures de la bêtise hormonale. Les caprices d'un boueb mal luné qui tape des pieds à la caisse du supermarché? Un simple entraînement pour ensuite tenir le coup face à la mauvaise foi d'un adolescent pris en défaut. Donc finalement, toutes les phases ont leur utilité; les livres de pédagogie expliquent qu'elles servent au développement de la personnalité de l'enfant, moi je suis sûre qu'elles servent surtout à préparer les parents! Profitons donc de chaque moment!



samedi 12 novembre 2022

Donc finalement, cette pandémie...

Voilà voilà. Encore des mois de silence. Je vais encore avoir des remarques désobligeantes de certains. J'espère qu'il n'y en a pas trop parmi mes fidèles lecteurs qui ont été en quarantaine sans avoir le moindre article à se mettre sous la dent. En même temps, la pandémie est enfin finie. Ah non en fait. Mais y a la guerre, alors on a plus trop le temps d'en parler. Sur le front du Covid, on en est au stade où on joue à "pas vu, pas pris" quand on a potentiellement été en contact avec des cas confirmés et qu'on a pas envie de rester 5 jours à la casa. Qui ne se teste pas n'est pas positif, CQFD. Des fois, on a un sursaut impromptu de culpabilité qui nous fait tourner l'écouvillon dans la narine droite, on éternue deux coups, on sèche ses larmes mécaniques et on retourne boire des verres au troquet du coin la conscience tranquillisée. En même temps, il y a deux ans et des brouettes, quand tu perdais le goût pendant 2 semaines en crachant tes bronches, on te disait de rester chez toi, de vider ton congélateur et les conserves que tu avais à la cave plutôt que d'aller contaminer la clientèle des supermarchés, et si tu évoquais la possibilité de te faire tester, on te répondait que non, pas de test si t'es pas personne à risque. Pas vu, pas pris. "Pis toi, t'as eu le Covid?" Oh ben écoute, si on se fie au tableau clinique oui, mais je ne suis jamais entrée dans les statistiques officielles. On a vécu un drôle de truc quand même, qu'aucun de nous n'aurait cru possible, les gens qui font des réserves de PQ sans que personne comprenne vraiment pourquoi, les rayons vides des supermarchés... On se serait cru en temps de guerre. 

La pandémie est finie. On ne voit plus tout ça. Même des masques, on en voit plus lourd. Ils restent obligatoires par endroits, mais personne ne fait respecter cette obligation. On n'en a d'ailleurs bientôt plus dans les poches de chaque veste. Par contre, on voit de vraies images de guerre, des gens qui doivent vraiment survivre sans eau, sans vivres et sans certitude de ne pas se prendre un obus sur le coin de la baraque. Tandis que nous avons retrouvé toute l'opulence de notre démocratie capitaliste en quelques mois à peine et que les amateurs de voyages revivent de voir les frontières à nouveau ouvertes et un nombre de Boeing et autres Airbus dans le ciel digne du 21e siècle - faudrait quand même pas être privé de ce petit week-end à Barcelone - là-bas, juste un peu plus loin en Europe, des innocents manquent de l'essentiel et se terrent dans des abris parce que les aéronefs qui survolent leur pays sont annoncés par des sirènes hurlantes et lâchent des bombes.

Je ne sais pas si la pandémie reprendra cet automne ou le suivant, si nous devrons ressortir masques et QR codes, mais une chose est sûre: quelles que soient les contraintes auxquelles nos autorités nous soumettent dans le but de nous protéger, avant de crier au scandale sous prétexte qu'on nous prive de nos droits fondamentaux ou de notre liberté, avant de pleurer sur l'annulation de nos vacances sur la Costa Brava en car Buchard, nous ferions bien de penser à ceux qui traversent l'Europe dans d'autres cars pour se mettre à l'abri. 

J'ai rédigé ce début d'article en mars; ce matin de novembre, les préoccupations ont changé, bien sûr. La guerre n'est pas finie, mais il y a crainte de pénurie énergétique, soucis économiques, augmentation des primes, température bloquée à 19° (avec dérogation accordée à la nature), arrêt de l'éclairage public, alors les pauvres Ukrainiens, finalement... Si généreux et altruiste que tente de se montrer l'être humain, il sait très bien se remettre au centre de ses préoccupations sitôt qu'on attente à son petit confort.

Il y aurait bien des paragraphes à écrire là-dessus, mais comme je sais que d'aucuns doivent déjà lutter contre la dépression saisonnière, je ne vais pas m'étaler. Je vous promets dans la foulée un ou deux articles plus légers et plus drôles pour vous aider à tenir jusqu'à l'Avent, son vin chaud, ses friandises et autres réjouissances (sans décorations lumineuses, faut pas déconner quand même).

Prenez-soin de vous!


lundi 25 octobre 2021

Souris story



 
Année à souris, année à neige, disent certains anciens. S'il n'y a que le début d'une once de vérité dans ce dicton, investissez tout de suite dans une turbo-pelle.

En tout cas, ce qui n'est pas assez élevé à mon goût, c'est le taux de décès par intervention féline chez les rongeurs du quartier. À peine une dizaine de têtes désolidarisées de leurs corps sur le gazon synthétique, soit presque autant que le score de la souricière patiemment alimentée et déplacée dans les lieux stratégiques. Pour deux chats, c'est peu. Mais qu'est-ce que tu veux? Entre la minette vieillissante qui a du mal à gérer ses dermatites saisonnières et s'émeut davantage des tentatives d'invasion du matou voisin que des proies éventuelles, et le petit boulet incapable de sortir ses crochets acérés à part quand il te pétrit les cuisses en faisant ronronner le moteur, on ne peut pas atteindre des niveaux d'efficacité extinctrice satisfaisants. Le pire, c'est que ça leur arrive de trouver ça marrant, la chasse à la souris. Donc ils leur courent après, puis, trop impatients sans doute de se voir attribuer une meilleure note de chasse, passent la chatière avec un rongeur entre les babines pour venir montrer leur trophée, encore fort vivant... Mais comme, tout bien réfléchi, y a moins de poils dans les croquettes et le pâté, ils relâchent la bestiole à proximité de la cuisine... S'ensuit alors NOTRE chasse, qui a connu des bonheurs divers jusqu'ici. Entre la cave, le garage, la cuisine et le salon, nous avons ainsi fait la connaissance de plusieurs spécimens, d'un caractère si bien marqué qu'on pourrait les baptiser.

Il y a eu la souris Eric Antoine. Elle, elle a réussi à faire le tour de la souricière, à bouffer tout ce qu'on avait mis dedans pour l'appâter, et à ressortir par la porte sans toucher le battant qui aurait dû provoquer la fermeture de l'issue. Précision de beau-papa: il faut accrocher la nourriture au battant. OK. Eric Antoine et ses tours de passe-passe n'ont pas réussi à déjouer le piège.

Replay Ninja Warrior, le parcours des héros du 05/10/2018 : Clément Dumais,  l'homme volant face à l'homme-araignée…

Il y a eu plusieurs Ninjas Warriors. Eux, c'est les rongeurs de l'extrême. Une fois à l'intérieur de la maison, ils se croient en train de faire le parcours pour atteindre le buzzer: ils escaladent le mur derrière la bibliothèque. La seule explication que je trouve à leur capacité à monter à la verticale sans ventouses, c'est qu'ils doivent se mettre dans la même position que les candidats dans l'épreuve où il faut monter entre deux parois parfaitement lisses... Toujours est-il que j'ai trouvé le moyen de les dégommer en passant insidieusement une règle entre leurs petites pattes et la paroi. Mais faut être vif à la réception.

Harry Houdini — Wikipédia

On a eu notre Michael Scofield (vous vous souvenez? le héros de Prison Break) , qu'on pourrait aussi baptiser Houdini (mais vous avouerez que Wentworth Miller est un peu plus vendeur, niveau charme).

Scofield s'était caché dans la cuisine. Je mets la souricière le soir.
Le matin, je suis encore en train d'écouter les deux zouaves de la matinale à la radio quand mon homme revient tout heureux m'annoncer que la nuit a été fructueuse: Scofield est derrière les barreaux. Je lui demande de prendre une photo pour la postérité, il s'exécute... pour voir, au même moment, sous ses yeux, un écarter de barreaux à faire trembler toute l'île d'Alcatraz, et le rongeur refiler en vitesse dans sa cachette.

#VDM

On a aussi eu Ratatouille. Alors elle, elle a élu domicile on ne sait pas trop combien de temps DERRIÈRE le meuble de cuisine fixe et a transformé notre poubelle en garde-manger personnel. On peut débattre sur le manque de solidité des sacs taxés, n'empêche qu'une souris qui va manger je-ne-sais-quoi là-dedans, ça laisse des empreintes dentaires assez probantes pour ne pas avoir à appeler les Experts. Et le sac troué dessous, trou que tu découvres en sortant le sac de la corbeille en plastique (avec la chute conséquente des déchets par ledit trou), ça énerve relativement vite. Il a quand même fallu faire preuve de patience, Ratatouille étant passée maîtresse dans l'art de faire des réserves. J'ai espéré un temps qu'elle sorte de son refuge en laissant le placard de la poubelle ouvert de longues heures après avoir entendu trifouiller derrière les buffets, mais rien n'y fit. Le garde-manger suffisait à son bonheur. Je n'ose pas trop imaginer ce qu'on va découvrir quand on changera la cuisine :smileyvertquivomit: J'ai mis la poubelle ailleurs, en pensant qu'elle allait sortir le drapeau blanc, mue par la faim. Que nenni. Elle devait avoir fait des conserves, ou je sais pas. Mais au terme de la mise au régime forcé, en replaçant la souricière à la place de la poubelle, l'appel du fromage a été le plus fort et Ratatouille fut capturée.

En ce moment, je joue au chat (et à la souris, si besoin était de préciser) avec Biscuit. C'est un rongeur "bec à sucre", qui se planque quelque part dans la cave. Il aurait le choix entre les paquets de riz, la farine ou les chips, mais non: tout ce qui l'intéresse, c'est les réserves des goûters. Il n'a pas forcément des goûts de luxe, il ne préfère pas forcément le Wernli au M-Budget, mais par contre, il déguste assez proprement, finit un biscuit avant d'attaquer un autre, et se perfectionne même dans le déchirer du paquet. Si je ne l'attrape pas avant Noël, je pense qu'il saura tirer la petite languette rouge qui permet d'ouvrir le rouleau de biscuits.

Aux péripéties de capture vient s'ajouter la question "qu'est-ce qu'on en fait?" une fois le lion la souris en cage. Moi, quand je vois un petit animal tout mignon avec ses petits yeux effrayés, même si on dit qu'il est nuisible, je n’ai pas le cœur de l'assommer. Donc j'ai été un peu traumatisée quand un copain de Platinum a expliqué que chez eux, c'était sa petite sœur qui astiquait les souris à la masse (je vous laisse imaginer la petite blondinette à qui on donnerait le bon Dieu sans confession écraser une boule de poils (oui parce que même gris avec une longue queue, quand ça crève de trouille dans la cage, je vous jure que c'est juste une petite boule de poils toute mignonne) avec une masse... dans mon esprit torturé, L'Exorciste n'est pas très loin). Le pire que j'avais fait jusque-là, c'est de relâcher une souris face à Citrouille (la minette vieillissante). Qui l'avait tracée, puis capturée... puis je ne sais pas. Mais en tout cas, on n'a pas retrouvé de cadavre et deux jours plus tard, on avait de nouveau un nuisible à la cave. Les libérations dans la forêt un peu plus lointaine ayant eu le même résultat, je me suis résolue à laisser les hommes se charger de la tâche. Hier, Platinum était tout fier d'avoir une prise. Avec son père, ils ont décidé de suivre les conseils (à savoir "les rongeurs, faut leur apprendre à nager"). Je n'ai pas assisté à l'exécution. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai entendu, par la fenêtre, des manifestations de surprise, mi-énervées, mi-amusées: ils ne savaient pas qu'ils avaient à faire à Godzilla: le rongeur paniqué a réussi à émerger et à se hisser hors du bac, quittant les flots pour retrouver la terre ferme et courir loin. Enfin, il y a fort à parier qu'on assiste d'ici peu au Retour de Godzilla... Peut-être qu'on sortira quand même la masse, finalement.



dimanche 17 octobre 2021

Un été à "pop uper"

Voilà des années que mon homme tente vainement de me motiver à faire avec lui des courses en montagne. J'étais pas prête. Mais le printemps dernier, quand le Val de Bagnes a proposé un petit "défi cabanes", on s'est dit qu'avec notre goût pour la randonnée active (j'entends par là marcher d'un bon pas et courir quand tu peux), c'était un bon compromis entre la balade pépère et le trail chronométré. Le principe? Montrer sa frimousse (d'où le nom pop up) dans chacune des 6 cabanes prédéfinies, soit à la file pour la catégorie "costaud" (le tour complet faisant quand même 90km et 6000m de D+), soit sur plusieurs jours avec des nuitées pour la catégorie "rêveur", soit une à la fois, en prenant son temps y compris pour la fondue, la tarte aux fruits, le génépi en catégorie "bons vivants". Nous avons opté pour cette dernière qui nous permettait de varier les plaisirs, la compagnie, et d'étaler le défi sur la belle saison. Deux mois après notre première cabane, nous avons bouclé la tournée des grands ducs le 11 septembre dernier; il nous en reste des souvenirs inoubliables, de belles photos et la conscience décuplée que nous habitons - si ce n'est au paradis - dans un rude joli coin.

Récit de notre Pop up challenge, sous le signe de la polyvalence, du plaisir partagé et de la convivialité. Nous en avons profité pour faire marcher les cabanes de la région, tout en nous en mettant plein les mirettes (et la panse). Défi réussi à tous points de vue.


3-4 juillet: Pop up with kids

Notre idée était aussi de profiter de l'occasion pour partager des moments en montagne avec les garçons. Autant dire que les longues heures de marche, ce n'est pas ce qui les motive le plus... Alors là aussi, nous avons trouvé un compromis: tout le monde vient pour les deux premières cabanes, avec nuitée et parties de cartes. Ensuite, plus d'obligation.

#1: Cabane de Mille

En guise de préparation de cette première étape avec enfants, pour éviter de les dégoûter, nous avons amené une voiture à la cabane Brunet la veille. En redescendant à vélo à la maison, décidément, on l'aura vu sous toutes les coutures et à toutes les allures, ce Val de Bagnes (bon, si le trajet à vélo n'avait pas été planifié le jour où la Suisse affrontait contre toute attente l'Espagne en 1/4, ça aurait été aussi, disons que le timing aurait été un poil moins serré!)

Notre défi débute à Liddes par une journée pas franchement estivale. Nous réalisons en plus que nous avons réservé la nuitée en plein trail Verbier-St-Bernard. Aïe. C'était pas voulu. Mais on va faire avec. Donc se faire dépasser par des dizaines et des dizaines de coureurs du parcours de 31km, puis avoir pour distraction le ravitaillement de dizaines et de dizaines de coureurs des parcours 73km et 111km.

Finalement c'est marrant. Ca fait oublier la météo maussade. Les garçons montent bien sur l'abrupt sentier des éperviers. La pluie n'atteint pas le moral des troupes. Pique-nique pluvieux, pique-nique heureux.



On salue et on encourage les courageux coureurs qui ne seront pas au bout de leur peine après les quelque 1100m de dénivelé que nous avons au programme. Après environ 3h de vadrouille pauses comprises, nous validons notre première cabane en scannant le QR code.

Nous prenons nos appartements au milieu des bénévoles, le temps a découragé certains hôtes et nous profitons d'un dortoir pour nous 5, le grand luxe! Les heures de sommeil seront tout de même limitées entre le confort relatif du sac à bidoche, les passages aux toilettes à slalomer entre les traileurs qui se sont réfugiés dans la cabane pour se requinquer un moment (ou mourir sur un banc, quand tu vois l'état de certains, t'es pas bien sûr) et les frontales qui animent le poste de ravitaillement jusqu'à près de 5h du matin.

Après le bon petit déj complété par les restes des braves coureurs, on se remet en route; le ciel est menaçant, mais on a calculé le coup, next stop: chez Jean-Marc!


#2: Cabane Brunet

La cabane Brunet, par beau temps, c'est un petit paradis. J'en ai profité le vendredi en montant la voiture... 


Le dimanche matin, le ciel est moins beau, mais il fait plus ou moins sec. Le sentier entre le col de Mille et Brunet est bien joli... Au moment de traverser un névé, nous voyons de tout près une première marmotte. Les yeux des enfants brillent, même si ça ronchonne un peu à cause de la petite nuit.


Les épaules se succèdent, et puis vient enfin la cabane, juste avant qu'il ne se mette à pleuvoir des cordes! 2e cabane validée! Un temps à fondue... ça tombe bien, on est dans la team Bons Vivants!


23-24 juillet: Pop up and fish

#3: Cabane de Louvie

Pour notre deuxième escapade, on a encore réussi à convaincre 2/3 des enfants en les faisant miroiter une petite partie de pêche au lac de Louvie. A défaut de découvrir les lieux, puisque nous les connaissions déjà, nous avons innové sur la manière: la voiture est restée au Châble et nous avons pris la poste jusqu'à Fionnay - une aventure en soi - le vendredi en fin de journée. L'objectif était d'arriver à temps pour le souper... Il faisait un temps radieux, mais la chaleur de la fin d'après-midi nous a fait puiser dans nos réserves (et forcés à raccourcir l'apéro!)


Même la batterie de Platinum était bien entamée, mais la cabane n°3 est validée. Les bouquetins sur le coteau d'en face animent notre soirée et les sifflements des marmottes ne s'arrêtent pas beaucoup, c'est la magie de l'endroit.
 

Cette fois pas de privilège, on partage un dortoir passablement plein, avec des randonneurs qui n'ont pas tous lu le manuel de la bienséance en logement de groupe. Commandements pour les adeptes du sac à viande: tes affaires dans des sacs plastique bruyants, point tu n'emballeras / La veille tes affaires tu empaquetteras / Le plus rapidement possible le dortoir tu quitteras.

Après quelques bourrasques et une météo peu engageante pendant la nuit, la journée s'annonce radieuse. Chose promise, chose due, nous ne quitterons pas Louvie sans avoir jeté la ligne quelques fois. Sans succès hélas. Par contre, une paire de lunettes de soleil tombée à l'eau sera pour Platinum le prétexte d'une petite baignade matinale.




#4: Cabane Mont-Fort

Nous quittons ce petit paradis en direction du col Termin, une nouvelle fois accompagnés par une marmotte bien dodue...

Après une bonne grimpette, nous empruntons le sentier des chamois, un chemin qui longe le coteau pour nous emmener jusque sur le domaine skiable de Verbier, sous l'oeil impassible de dizaines de chamois. Magique. Les randonneurs sont rares, nous avons pour nous la montagne et la faune. Puis apparaît sur son promontoire la cabane Mont-Fort, notre destination du jour.




Les juniors sont fatigués, mais fiers (mais fatigués). Peu importe, cabane validée! On triche un peu pour la descente en sautant dans la première cabine qu'on croise.

14 août: Pop up with friends 

#5: Cabane Panossière

 Pour les deux dernières cabanes, on a lâché la grappe à la progéniture, ils trouvaient leur participation à notre petit challenge largement suffisante... Donc on a embarqué des potes dans l'aventure. Heureusement qu'il y a dans notre entourage quelques amateurs de montagne et de marche. Y a eu quelques désistements féminins, faut pas se mentir, j'aurais peut-être eu plus de succès en proposant une virée shopping. Mais on a quand même composé une fine équipe, pleine de bonne humeur et d'entrain, de la montée en voiture à Brunet jusqu'à l'apéro au Col des Avouillons (ils ne s'y attendaient pas, à celui-là, t'es du team Bons Vivants ou pas?) - après un petit slalom entre les vaches d'Hérens qui n'étaient pas franchement disposées à nous laisser la priorité sur le chemin pédestre - de la passerelle de Corbassière à la bière à Panossière. Cabane n°5 validée!








Après un bon ravito en terrasse, retour par la Maye, sans manquer un petit rafraîchissement dans la gouille d'eau du glacier pour ces messieurs, ça revigore! Puis retour sur Brunet, encore une halte par Bovernier, parce que pour les membres de la team Bons Vivants, faire coïncider les sorties avec les fêtes au village, c'est la moindre des choses!

 

11 septembre: Pop up by e-bike

#6: Cabane Chanrion

La dernière étape de notre challenge consistait à longer le lac de Mauvoisin avant de monter encore un bout. Ca nous paraissait long et pas forcément des plus glamour comme itinéraire, alors on de nouveau cherché des copains et proposé de le faire en VTT électrique, ce qui rend tout moins long et plus glamour! N'étant pas équipés, on a profité de louer des montures 5* au Châble, que nous avons enfourchées à Bonatchiesse. C'était une première pour moi, pour les autres pas... Ca s'est un poil ressenti sur le premier tronçon à la sortie du camping, qui offrait une déclivité d'au moins 25%, de la caillasse et tout et tout. Après les 5 premières minutes, j'envisageais de ramener la monture avec toute sa batterie plutôt que de mourir trop jeune sur un chemin du Val de Bagnes. Mais je ne pouvais décemment pas rendre les armes si près du but! Je me suis donc accrochée tant bien que mal à mon guidon jusqu'à ce qu'on rejoigne un terrain un peu moins technique et que je puisse apprivoiser mon destrier. Arrivés au barrage, mes doutes étaient de l'histoire ancienne. Place au plaisir de traverser ces incroyables galeries et de savourer le paysage.




... Et évidemment, une fois passé le lac, c'était l'heure de l'apéro!

 

Plus que quelques virages gravis en éco pour les plus braves, avec un peu plus d'assistance pour ceux qui se disaient qu'on ne gagnait rien à ramener des batteries pleines, et puis la fondue bien méritée, une nouvelle fois dans un décor de rêve. Cabane n°6 validée et challenge terminé!


 


Retour sans chute ou autre incident technique, une jolie première pour moi que cette sortie à Chanrion.

Au terme de cet été à vadrouiller dans le Haut Val de Bagnes, on peut dire qu'on a fait de belles découvertes, d'itinéraires et de personnes, on en retient que des souvenirs positifs, alors merci aux initiateurs du Pop up Challenge, aux acteurs de la région qui nous ont toujours bien reçus même si la saison n'était pas forcément la plus simple pour eux, aux bonnes âmes qui ont assuré la gestion des kids quand on ne les a pas emmenés, et surtout aux motivés (enfants et amis), qui nous ont suivi bon gré mal gré pendant une étape ou l'autre de notre défi.

Je mets ci-dessous les sites des cabanes pour ceux que ça tenterait, sur un jour ou sur un grand tour, n'hésitez pas à vous arrêter, et ne repartez pas sans avoir dégusté une part de tarte!

Cabane de Mille

Cabane Brunet

Cabane de Louvie

Cabane Mont-Fort

Cabane Panossière

Cabane Chanrion


 

dimanche 20 décembre 2020

Les pathétiques mésaventures de Speedy-boulet


 

Vous aurez constaté que je ne suis pas allée au bout de mon défi d'écriture d'octobre. Tant pis. Parce qu'écrire doit avant tout venir d'une envie et que, spécialement dans cette année pourrave, des fois on a pas envie. Des fois, à l'instar de Perceval et Karadoc dans l'un des nombreux épisodes d'anthologie de Kaamelot, on en a gros. Point. Pas final, à la ligne. Next.

Pour écrire, il faut l'envie et des idées. Parfois, dans une période de panne de l'un et de l'autre survient un événement qui me remet sur le droit chemin, parce que franchement, un petit mélodrame, rien de tel pour lutter contre la page blanche. Cette fois vous aurez les illustrations en prime. A votre place, j'éviterais de lire ça pendant que je mange, on sait jamais.

 

Il y a 5 ans, nous adoptions Speedy, petit matou monté sur ressorts qui, avec ses frères et soeurs, avait été lâchement abandonné dans un carton devant une porte, par quelqu'un sans doute trop occupé pour chercher des familles d'accueil et trop fauché pour faire stériliser sa minette. Bref. 

On dit souvent que quand on a un chat, c'est l'humain qui habite chez lui. C'est un peu vrai pour Citrouille, 8 ans. C'est moins vrai pour Speedy. Lui, il est chez nous comme on est à l'hôtel, en demi-pension: il vient manger le soir, ramasser deux-trois caresses sur le canapé, dormir au chaud sur son fauteuil, au lever il prend le petit-déj au buffet croquettes à volonté, se fait gratouiller un peu sous le menton et repart barouder pour la journée. On le voit parfois traîner au salon en journée si la météo n'est pas favorable, mais c'est à peu près tout.


Mardi passé, en fin d'après-midi, j'ai vu une petite tache de sang sur son fauteuil favori. Quand les enfants sont rentrés, j'ai juste dit à Platinum de faire le tour de la maison pour voir s'il était pas caché dans un coin avec une blessure à soigner. La voix de mon fils quand il a crié "Maman!!!" résonnait comme la sirène de l'alarme générale quand il font les tests (le premier mercredi de février, note de l'ancienne employée de l'Office fédéral de la protection de la population). Speedy squattait la couette. Il ne miaulait pas, il était juste couché sur le côté. Mais, à la place de son joli pelage blanc et tigré, au milieu de son flanc il y avait une entaille de 15cm au moins, avec une vue assez peu ragoûtante sur ses boyaux. Autant dire que je ne m'étais jamais préparée à voir la beauté intérieure de mon chat au sens propre [smileytoutvert]. Branle-bas de combat. Allez chercher un linge propre, la cage de transport, faites bouillir de l'eau (le truc qu'ils demandent toujours à la télé et qui en fait ne sert à rien sauf à faire sortir les âmes sensibles de la pièce et à leur donner une contenance). Téléphone; véto fermé; véto de garde; emballage du chat; transfert dans la cage; ne pas paniquer; mais ne pas trop regarder non plus [smileyquivomit]. Même sa meilleure ennemie Citrouille a l'air inquiète. Voiture; vétérinaire de garde en mode Covid: le masque, la désinfection des mains. Ouf. Le chat est sur la table et y a pas de bout d'intestin perdu en route. La véto dit qu'il a eu beaucoup de chance, c'est tout frais et l'intestin est intact. Donc c'est dégueu, mais pas si grave. Je laisse Speedy entre de bonnes mains. 

Quant à ce qui s'est passé, aucun idée, il n'y a pas de traces de lutte ou d'autres blessures, alors qu'est-ce qui peut taillader net un chat sur 15 cm de haut en bas? J'attends vos pistes.

Le lendemain, on a récupéré notre petit boulet avec 19 points de suture, un drain de je-sais-pas-combien-de-centimètres et un superbe body rouge. Avec antibios, anti-inflammatoires et interdiction de sortir. Autant dire que le désamour du félin pour le pyjama est à peu près équivalent à son envie d'aller prendre l'air. Et que la gentille vétérinaire qui lui a choisi une tenue de Noël "assez large pour qu'il ne soit pas trop gêné" a légèrement sous-estimé la capacité d'un minou furieux à ôter tout vêtement censé protéger sa plaie. 

 

 

Speedy, modèle haute couture
Hiver 2020/2021

 

Donc on retrouve Speedy à poil (voir sans poils, pour la partie blessée) régulièrement. Il a même réussi à nous fausser compagnie malgré le blocage de la chatière et nos précautions d'entrée et de sortie dans la maison. Mais Speedy va bien. Il fait un peu la gueule de ne pas pouvoir aller et venir à sa guise, mais il va bien. Dans une semaine, tout sera presque oublié. On a déjà pu aller lui enlever le drain, il se couche sur sa plaie sans faire de cas, et Citrouille a recommencé à lui grogner contre quand il s'approche de la gamelle alors qu'elle n'a pas fini son repas. 

Modèle prêt-à-porter, hiver 20/21


 

Cette mésaventure risque bien de ne pas avoir d'influence sur la prudence de notre petit baroudeur. En revanche, elle aura au moins eu le mérite de montrer aux enfants que prendre un animal domestique, ce n'est pas un engagement à la légère, dont le coût se limite aux croquettes ou à la litière. Les urgences arrivent aussi, quand c'est le cas on fait le nécessaire sans se poser de questions.

lundi 19 octobre 2020

23 km de bonheur

(Défi IWAK #14 à #19: armure, avant-poste, fusée, tempête, piège, tête qui tourne - Rien que ça)

Rattraper un train pour louper le suivant, c'est ballot. Le rythme quotidien et moi, c'est compliqué quand même, du coup je vais faire un article patchwork qui non seulement va utiliser tous les mots des derniers jours restés sur le quai, mais va aussi raconter mon autre défi d'octobre.

Cette fin de semaine a été marquée par les nouvelles directives de protection, qui ne font rire personne, on ne va pas se mentir. Participer dans ces conditions à une manifestation publique où on va se retrouver sur des chemins de vignobles avec des centaines d'inconnus avait donc un arrière-goût de mauvaise idée... Mais les mesures de protection étaient assurées, il ne s'agissait donc pas de se débiner. C'est donc quasi à l'aube (mais pas tout à fait) que nous nous sommes retrouvés à la gare de Martigny, neuf valeureux randonneurs gourmands, tenue sportive, couches superposées et armure 2.0(20): masque sur le nez et gel hydroalcoolique à portée de main. A peine débarqués du train, petit échauffement pour aller récupérer verre, pomme et bouteille d'eau, s'enregistrer et rejoindre le portillon de départ. A 8h40 tapantes, le top départ a été donné et notre joyeuse troupe s'est mise en marche. C'est sans surprise les gaillards trailers dans l'âme qui se sont retrouvés aux avant-postes, tandis les randonneuses du dimanche analysaient encore les sacs à main de certaines participantes pour jauger de la sportivité des unes et des autres. Il faut bien dire que nous avons eu une chance insolente avec la météo: malgré un départ nuageux, les rayons nous ont rapidement fait tomber la doudoune. Après une petite heure et les 5 premiers kilomètres avalés, c'est une assiette valaisanne qui nous était proposée. Un verre de blanc, un verre de rouge. Non, parce que dès qu'il y a 2 chiffres, c'est l'heure de l'apéro. Heureusement qu'on a pas été trop vite, il était 10h tout pile. J'adore qu'un plan se déroule sans accroc.

 




 Requinqués par la viande séchée et le coeur réchauffé par les premiers godets, on a repris la route pour la deuxième étape. 5 autres kilomètres avant d'arriver à la soupe à la courge. Blanc, rouge, rien ne bouge. Cette petite mise en route allait nous permettre d'arriver sereins à la raclette. C'est sur ce tronçon un peu plus long (8km et quelques je crois) que les trailers sont passés un instant en mode fusée et nous ont mis 15 minutes dans les dents à l'arrivée à Sierre. Juste pour prouver qu'ils pouvaient aller boire une bibine avant qu'on arrive pour la raclette. C'est petit, mais soit, soyons bons perdants. J'aime pas la bière de toute façon. Pis tu peux pas refaire le monde, pronostiquer les résultats des élections, te remettre à jour sur tous les potins du village et en plus avancer vite. Bref, on était à Sierre, mais ils nous ont quand même servi du Bagnes. J'adore qu'un plan se déroule sans accroc.

 

Retour en selle, enfin en semelles plutôt, pour passer Veyras et arriver au fameux choléra, une espèce de tarte aux restes, garnie de poireaux, patates, lardons... Le nom n'est pas vendeur, mais finalement ça passe bien. A ce moment-là de notre périple, nous profitions surtout de la météo clémente et des belles couleurs d'automne. On a beau dire les jours qui précèdent "non mais même s'il ne fait pas beau ce sera sympa", tu prends le même programme en pleine tempête, je suis pas sûre que la vue sur le Rhône à deux doigts de déborder soit aussi charmante. Le choléra, si t'es tchive* des pieds à la tête parce que tu patauges dans les gouilles et la gadoue depuis 5h, pas dit que tu le savoures autant. Mais les dieux du marathon étaient avec nous, et le soleil aussi. C'est donc beau secs et d'humeur joviale que nous avons repris la route pour rejoindre Salquenen et goûter au dessert bien mérité après la ligne d'arrivée. Finalement, les 23 km et les quelque 5h de marche effectives auront passé comme une lettre à la poste. Restait à récupérer le cadeau souvenir. C'est là que le piège a commencé à se refermer. Y avait du pinard dans le sac offert; mais fallait rendre son verre et son brassard Koh-Lanta pour le récupérer. Avoir du pinard sans avoir de verre, c'est moins pratique, il a donc fallu ruser la moindre pour pouvoir encore partager un peu ce vin de l'amitié. Une fois dans le train et tous les verres rendus, les plus hardis se sont montrés encore plus imaginatifs sur les contenants. Mais qui oserait s'étonner de voir une bouteille en PET de la marque Valais remplie de cornalin, finalement?

 *tchive: mouillé jusqu'aux os, en bon langage valaisan

 

 Une fois de retour en terres francophones, une dernière halte au boui-boui que tu trouves entre la descente du train et le parking. Comme si on avait encore soif. J'ai quand même bu du rouge. Encore. Il fallait bien faire l' "after" pour pouvoir me targuer d'avoir expérimenté pleinement le mode "course" tant apprécié par mon conjoint. Sur le moment, on disait "demain, petit décrassage?". Le samedi soir des lions... Le dimanche, tête qui tourne et horizon limité aux confins du salon. Bref, au niveau du lendemain qui chante, c'était aussi un peu comme quand tu finis à l'espace gourmand; sauf que cette fois, je peux me vanter d'avoir fait un semi-marathon.

Merci à mes compagnons de route pour ces moments de partage et d'air frais, qui font le plus grand bien par les temps qui courent!

mardi 13 octobre 2020

IWAK #13: Dune

 Celle-là, elle est facile...



Juillet 2020. Y a le Covid. Mais on est parmi les chanceux qui avaient prévu des vacances en voiture, pas trop loin. Alors on est partis. Et dans les temps forts de nos vacances, il y a eu la découverte carrément magique d'un endroit étonnant: la Dune du Pyla. Ou Pilat. Parce que tout le monde en a déjà entendu parler, mais personne n'arrive à se mettre d'accord sur l'orthographe. Toujours est-il que ce tas de sable qui semble venu de nulle part marque l'esprit. Et les pieds, parce qu'il crame un peu les orteils à la montée, le sable. Et les jambes, parce que quand tu t'enfonces de 30 cm à chaque pas, ça te fait travailler les quadriceps un peu comme des fentes bulgares. 

La première fois, on est partis à la dune comme on part à la plage, parasol sous le bras, pique-nique pour midi et tutti quanti. Le plan, c'était non seulement d'arriver en haut, mais de redescendre de l'autre côté et de profiter d'une "simple" journée playa. Donc tu te dis qu'une fois la montée derrière toi, c'est plus que du plaisir. Sauf que non. De l'autre côté, c'est certes moins raide, mais y a encore 2-3 kilos de sable répartis sur ce qui semble être des kilomètres avant d'atteindre l'océan. Mais on est têtus, alors on y est allés, on a planté notre parasol, et on était seuls. Enfin presque. Parce que comme dans tous les endroits bien fréquentés du monde, on a réussi à tomber sur des Valaisans. Ils venaient d'Isérables, pas étonnant que la dérupe ne les ait pas effrayés. Ils nous ont repérés à l'accent. Je comprends pas.

La Dune du Pyla, c'est un peu comme un parc d'attractions, sauf que t'as pas besoin de payer l'entrée. Pis t'as pas besoin de mettre de masque. Enfin à ce moment-là, en tous cas. Les enfants voulaient retourner, alors on est retournés. La deuxième fois, j'ai fait ma larve, parce que mon orgueil n'était pas à la hauteur du lumbago qui m'avait immobilisée deux jours. J'ai attendu en bas, et j'ai regardé les rouler-bouler de mes rejetons, ensablés, mais heureux. 

 


 

 Moralité, cette année plus que jamais, y avait vraiment pas besoin d'aller au bout du monde pour oublier un peu la mouize dans laquelle on barbotte.