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Un peu de tout, de moi, de nous... A lire, à sourire, à commenter et à partager!

mardi 18 décembre 2012

Homicides par négligence

En ce moment les cinéphiles amateurs de films d'animation ont le choix entre "Les mondes de Ralph" et "Les cinq légendes". Je n'ai vu ni l'un ni l'autre à part les extraits. Grosso modo, si j'ai bien compris, "Les cinq légendes", c'est l'histoire du Père Noël, de la Fée des dents (alias la petite souris sous nos latitudes), du Lapin de Pâques, du Marchand de sable et de Jack-Frost-l'elfe-de-glace (dont j'ignorais l'existence jusqu'à avant hier... mais quand t'as pas le temps d'aller au cinéma, y a toujours le Happy Meal du grand M jaune pour te tenir au courant de ce genre de choses, avec un petit personnage en plastique que tu vas jeter dans une caisse à jouets avant de le jeter tout court quand tes chérubins n'y penseront plus), cinq héros qui s'allient pour sauver le monde des rêves des enfants, ou qqch comme ça. Ben moi je ne peux pas emmener mes blondinets voir ce film, parce qu'en un laps de temps assez court, j'ai réussi à faire la peau à deux des super-héros. Je suis une serial killeuse de légendes.

Le premier meurtre s'est fait en trois étapes. A la chute de l'incisive numéro 6, Blondinet Ier a trouvé judicieux de cacher la dent le plus loooooooin possible sous son oreiller. Juste sous son oreille gauche. Avec le bras plié et la main sous le coussin, histoire de faciliter les choses. Echec de la mission nocturne "Maman joue les rongeurs". Impossible de retrouver la quenotte. Je glissai malgré tout une piécette sous l'oreiller, me disant que si je ne l'avais pas retrouvée, il ne la retrouverait pas non plus, la dent. Erreur de débutante. Le lendemain matin, le bougre me certifiait qu'à un moment de la nuit, il avait trouvé le sou alors qu'il avait encore la dent à portée de main. Je noyai le poisson en mettant avant lui la main sur l'objet du litige et en le glissant rapidement dans ma poche. Pour l'incisive numéro 7, le petit futé a donc décidé de faciliter la tâche de la petite souris en plaçant la dent dans une sous-tasse, près de l'oreiller. Mission immanquable donc. Sauf que la sous-tasse était en porcelaine. De l'émail, sur de la porcelaine, quand t'arrives pas à le choper du premier coup, ça fait un petit "gling gling". Le métal sur la porcelaine, quand tu déposes un sou avec une délicatesse toute relative aussi. Réveil du blondinet. Flagrant délit, ça s'appelle. Pieux mensonge n°1 : "Je venais voir si tu dormais et j'ai juste touché la sous-tasse pour voir si la petite souris était déjà passée". En vérité, elle avait déjà un bon coup dans l'aile, la petite souris, à ce moment-là. Le coup fatal lui fut porté lors de la chute de l'incisive numéro 8. Point de sous-tasse, cette fois, mais un petit récipient en plastique. Facile. Tellement facile que la petite souris ne s'est pas fait de mouron. A tel point qu'elle est partie se coucher en oubliant, purement et simplement, d'aller remplacer la dent par la pièce. Pleurs, désespoir, déception, colère au réveil du blondinet. La souris avait failli à sa tâche. Pieux mensonge n°2 : "T'as dû te lever trop vite, avec l'heure d'hiver, la petite souris n'a peut-être pas eu le temps de finir sa tournée". Mouais. Une fois l'édenté envoyé à l'école, la petite souris a mystérieusement passé avant le réveil de Blondinet II. Mais l'aîné, lui, n'était pas dupe. A 8h, avec la sonnerie de l'école retentit aussi ce jour-là le glas de feu la petite souris.

Mon deuxième forfait est plus récent. Comme tout parent d'enfants en bas âge j'imagine, j'ai à cœur de préserver un minimum de magie et de mystère autour de la fête de Noël. Difficile de savoir ce qu'un enfant de 7 ans croit ou non, à force de voir des Pères Noël en plastique accrochés aux cheminées, des olibrius déguisés sans trop soigner les détails, des distributions de cornets de cacahuètes dans les supermarchés et autres rayons débordant de jouets. Mais dans le doute, on évite tout de même d'aller acheter les cadeaux accompagnés de ses enfants, laissant à leur imagination le soin de combler le vide entre le choix des jouets sur le catalogue reçu dans la boîte aux lettres et le moment béni où une montagne de cadeaux se retrouve sous le sapin. Cette année, il s'agissait de cacher les cadeaux non seulement aux yeux des rêveurs indiscrets, mais aussi aux griffes de la petite minette qui a immédiatement voué une passion sans bornes aux ficelles à tortillons qui décorent si joliment les paquets. Après une évaluation rapide du territoire à disposition et la prise en compte des risques de chaque lieu de dépôt, j'optai pour un énorme carton que nous avions gardé dans les combles en guise de cabane pour les enfants. Inutile de dire que les garçons n'avaient plus joué avec ledit carton depuis des mois. Inutile de dire que c'est précisément le lendemain de la livraison de Mamy Noël que les blondinets eurent une envie aussi soudaine qu'inattendue et irrépressible de prendre d'assaut leur cabane abandonnée. Et merde. Dans leur grande naïveté, ils n'eurent toutefois pas l'idée de me cacher leur découverte. Blondinet Ier arriva donc à la cuisine l'air de rien:
- Mamaaaaaaaaaaaaan, il est où le carton?
 Mamy Noël:
- Le carton? quel carton? ah ce carton-là? euh on l'a plus je crois. (Pieux mensonge n°3).
- Non mais y a un truc en haut qui ressemble, mais je suis pas sûr que c'est ça, tu peux venir voir?
(Mamy Noël monte à l'étage et découvre le carton fermé - ouf - mais les obstacles placés devant l'ouverture du carton, poussés plus loin - et merde [bis]).
- Ah oui, euh, ben il est là, mais y a plein de trucs dedans, faut que je le vide. Allez jouer en bas pendant ce temps. Vous l'avez ouvert, le carton?
Blondinets 1er et Blondinet II, en choeur:
- Noooooooooooon maman!
En quelques minutes, je mets toute mon énergie à vider le carton dans notre penderie, avant de rappeler les curieux.
- Maman, mais y avait quoi dans le carton?
- Rien, des cartons d'habits trop petits. (Pieux mensonge n°4)
Fin de l'histoire. Je redescends. Du moins le croient-ils. En vrai, je me cache dans l'escalier. Face à un délit de violation de ma cachette de Noël, il fallait bien que je réplique par un délit d'espionnage de ma progéniture.
Blondinet Ier à Blondinet II:
- Pffffff Maman a dit un mensonge! tu te rends compte?
- Ah ouaaaaaaaaaaais trop pas bien. [D'après mes observations, c'est une constante dans la vie d'une fratrie que le cadet soit toujours d'accord avec l'aîné lorsqu'il s'agit d'être en opposition avec l'autorité parentale, et que le cadet soit toujours en opposition avec l'aîné lorsque l'autorité parentale aimerait juste qu'ils jouent ensemble un moment et lui fichent la paix.]
- Une maman ça doit jamais dire de mensonges. Si Maman dit des mensonges, on sait plus qui croire.

Et merde [ter]. Non seulement j'ai buté le Père Noël, mais en plus j'ai perdu l'estime de mes morbacks. En désespoir de cause, j'ai jailli de ma planque et offert aux désillusionnés du jour une belle tirade sur le fait que les parents avaient le droit de mentir lorsqu'il s'agissait de surprises. Pis d'abord, eux aussi m'avaient menti puisqu'ils avaient ouvert le carton. Qu'ont-ils vu? Des paquets cadeaux. Qu'ils reconnaîtront bientôt sous le sapin. Je ne sais pas ce qu'ils croyaient à ce stade de leur enfance, mais là c'est sûr, le Père Noël a vécu.
Donc je n'emmènerai pas mes enfants voir "Les cinq légendes", inutile de remuer le couteau dans la plaie de la petite souris et du barbu en rouge.

Sur ces bonnes paroles, je termine l'absorption de ma dose légale de caféine de l'après-midi et vous laisse, non sans vous souhaiter de très bonnes Fêtes de fin d'année. Pour ma part l'année 2013 va être chargée: il faut que je m'attelle à un plan machiavélique pour flinguer le Lapin de Pâques d'ici le mois de mars.






vendredi 14 décembre 2012

L'ancêtre de la social TV

Un soir où j'ai traîné devant la télé (beaucoup trop tard si l'on prend en considération l'heure de mon réveil), je me suis laissée prendre par une émission où Shy'm (si si, vous savez, la chanteuse plutôt pas moche qui est jury de Danse avec les stars avec des décolletés à faire rougir Sharon Stone? Et aloooooooooors, mais qu'est-c'que ça t'fait tanananananaaaaaaouin). Shy'm, donc, se retrouvait dans un grenier avec deux autres personnalités et découvrait des objets du passé. Dont un tourne-disque. Et croyez-moi ou pas, Shy'm ne sait pas utiliser un tourne-disque. Et vlan dans tes dents de trentenaire. Là tu bondis de ton canapé Ikea en lui disant "mais Shyyyyyyyyyyyyyyyy'm, c'est pas possible ça, un tourne-disque, les 33 tours, les 45, tout ça tout ça?!?". Pis tu pars au lit dépitée. Il n'est pas toujours facile, en 2012, de rester à jour avec les technologies. Moi j'achète encore des CD qui sont des CD pour mettre dans la voiture (qui est encore une voiture, rien n'est perdu), mais je sais depuis peu que c'est complètement has been. Ceux qui sont technologiquement au point ont un truc qui lit les morceaux directement sur leur i-Pomme. En 2030, mes fils âgés de 20 à 25 ans croiront que le disque brillant n'a d'autre utilité que d'effrayer les oiseaux par ses reflets, suspendu au milieu des arbres fruitiers.

Autre changement technologique qui me laisse pantoise, c'est ce qui est si franglaisement appelé la "social TV". Télé sociale ça fait moins mode, que voulez-vous. Donc aujourd'hui, il semble impossible de regarder une émission sans voir apparaître en surimpression le symbole # suivi d'une abréviation absconse. Eh oui, je suis has been, donc je ne suis pas sur Twitter. Donc ces symboles # ne me disent rien. Donc je ne comprends pas tous ces messages pleins de @ et de # qui défilent à l'écran. Je me propose un jour de percer ce mystère pour vous en tentant une immersion dans la Twittosphère (car aujourd'hui il ne s'agit plus de découvrir simplement des mots, mais des univers entiers!). De ce que je comprends, cependant, je tire une conclusion plutôt flatteuse: Mesdames, Messieurs, chers amis, au moins une poignée de lecteurs ici présents furent (ou plutôt fûmes vu que j'étais là aussi) des précurseurs de la social TV. Car il ne s'agit ni plus ni moins de ce que nous avons fait, un soir ou l'autre, assis devant une émission (de préférence de télé-réalité ne nécessitant point trop de réflexion), sachant que tel ou tel ami était planté chez lui devant la même imbécilité: s'envoyer des messages pour commenter ce que l'on voit (messages rarement flatteurs pour les personnes présentes à l'écran, disons-le sans gêne).

Le souvenir le plus lointain que j'aie d'une telle expérience de social TV remonte à l'an 2000, où Loana faisait jaser en exposant ses flotteurs sur M6. Sagement rentrées réviser après une journée de cours, nous nous envoyions des SMS d'un studio à une colocation, et vice-versa. Plus de 10 ans plus tard, les SMS ont été dans une large mesure remplacés par What'sApp, qui nous permet de converser en groupe (et de se faire réveiller au milieu de la nuit par des potes qui sont en train de faire la noce et jugent nécessaire de nous faire partager leurs consommations par photo interposée). Au Loft ont succédé bon nombre d'émissions sans grand intérêt intellectuel, mais d'une certaine utilité pour terminer sans trop réfléchir une journée harassante et faire perdre au passage quelques heures d'un précieux sommeil (et d'une grande efficacité pour te faire te poser LA maudite question : mais pourquoi je regarde ça???). Donc les stratèges délicieux de Koh-Lanta, les agriculteurs bon enfant de l'Amour est dans le pré, les chanteurs certains de leur talent de toute une série de castings musicaux, tous ont donné lieu à des échanges, toujours critiques, souvent amusants. Ce qui équivaut à de la social TV. En gros on regarde ces trucs en communion avec des gens qui ne sont pas dans la même pièce que nous mais que la technologie nous permet de retrouver dans une sorte de salon virtuel géant.

L'immense différence que je vois entre ma social TV des années 2000 et ce qui se fait aujourd'hui en la matière, c'est que là où les SMS faisaient communiquer avec des gens qu'on a dans ses contacts, des connaissances, des amis, les échanges plein de # et de @ que l'on voit défiler sur les écrans ne sont finalement que des échanges d'anonymes destinés à des anonymes, ou d'anonymes destinés à des célébrités, ou de célébrités destinées à d'autres célébrités. Peut-être tout cela offre-t-il une chance de communiquer avec des gens que l'on a pas dans son répertoire, mais cela donne aussi lieu à des échanges qui pourraient (devraient?) être privés. Un exemple? Laetitia Hallyday qui félicite son ex-belle-fille pour sa prestation dans Danse avec les stars. On est tous ravis d'apprendre que Jojo et Cie sont fiers d'Estelle. Mais concrètement, z'aviez pas son numéro, ou bien? Outre cet étalage finalement bien superflu de sentiments et de relations privés, ce qui est le plus inquiétant à mon sens, c'est le sentiment - trompeur dans la plupart des cas - que l'on a plein d'amis. Les accrocs de la social TV, ou du réseautage sur le Web quel qu'il soit d'ailleurs, à force de retrouver dans un salon virtuel plein d'anonymes, risquent bien d'en oublier qu'il ne s'agit là que de virtuel. Plus grave encore, ils risquent d'en oublier les vraies personnes qui sont vraiment assises à côté d'elles dans leur vrai salon. Ils risquent de croire que leurs messages destinés @superstar, la superstar en question va les recevoir comme le SMS d'un ami. A choisir, je préfère envoyer des vrais SMS à mes vrais contacts. Au moins, j'ai une chance que - à condition que j'aie pas raconté trop de méchancetés sur eux dans mon blog - ils me répondent :-).

vendredi 30 novembre 2012

Coups de vieux à répétition

Le jour de mes 25 ans, une personne que je ne nommerai pas mais qui peut-être reconnaîtra sa peaudevachitude m'a dit "A partir de maintenant, tu es sur la pente descendante". C'était vache. Mais c'est vrai. On dira ce qu'on voudra, la vie est cruelle, on va pas du bon côté très longtemps. Quand on y va, on se rend pas compte que ce sera si court. Par contre une fois qu'on est du mauvais, sur la pente descendante donc, on se rend parfaitement compte que ce sera long. Prenons-en notre parti: on va profiter de tout ce qu'on peut faire maintenant qu'on pouvait pas faire avant 25 ans (parce qu'on avait pas de thune/pas de voiture/pas de chez nous/pas de plein de choses). En attendant, je remarque avec une amertume certaine que je me prends des coups de vieux en série depuis quelque temps, je sais pas bien pourquoi. Je dois être restée bloquée à 25 ans à l'intérieur. Donc je vois pas (trop) la différence quand je me regarde dans le miroir. Visiblement, les autres si. Parce que jusqu'à ce que j'aie 25 ans, on m'en donnait plutôt 18. Je devais sortir la carte pour acheter des bières à la station-service. Maintenant, je me retrouve à bavarder avec un honorable père de famille grisonnant auquel je donne à vue de nez quelques années de plus que moi, il me demande "parce qu'on est des mêmes années, non? moi je suis de 74. Toi t'es de quoi, 70, 71?" Ta gueule. Ca veut dire 79 en langage vexé. J'ai lu une fois dans un magazine qu'il était conseillé aux hommes de toujours enlever 5 ans à l'âge qu'ils donnaient à une femme pour être sûrs de ne pas les vexer. Là même en retirant 5, il aurait fallu diviser par 2 pour être flatteur.

Je conçois bien que quand on me voit passer avec une poussette et deux gailloufs charmants enfants en train de se chamailler, frétillant autour de moi comme des moustiques énervés autour d'une lampe à huile sur une table de camping un soir d'été, on ne me prenne plus pour la baby-sitter. Que les facteurs 3 gosses/maison/gros 4x4 familial additionnés laissent peu de doute sur la légalité de mon dernier achat d'alcool. Pis faut bien dire que quand tu te retrouves à faire les 100 pas autour de la table de la salle à manger en faisant la dictée à ton premier-né, tu réalises bien que la première naissance en question, elle date pas d'hier.  Mais tout ça fait quand même l'effet d'une bonne grosse arête de brochet en travers du gosier.

Rapport à la jeunesse évanouie (oui bon, en partie, je me sens pas non plus complètement décrépie...), l'avantage, c'est que ça permet de faire des choses, conscients qu'on va passer pour "un vieux con", mais que finalement, ça fait du bien de dire ce qu'on pense à ces jeunes turbulents. Ainsi, j'ai désormais le droit d'engueuler les petits merdeux insolents charmants adolescents qui essaient de garder leur bouée à la sortie du toboggan d'Aquaparc où je patiente patiemment, deux blondinets sous le bras. Les ados spoliés de leur moyen de glisse me traiteront certes de vieille conne (ou emmerdeuse), mais j'assume. Parce que la bouée, c'est moi qui l'ai. Et toc. Le grand âge donne donc quelques privilèges.

Ce qui est difficile, dans le truc, c'est qu'il m'a manqué une case. Celle où finalement, on me donnait mon âge. Y a un gouffre spatio-temporel dans ma vie: j'ai dû lutter pour qu'on me donne 20 ou 22 ans, et quasi du jour au lendemain on m'en donne 40. Il n'y a pas si longtemps, je soulignais mes yeux de noir parce qu'il me semblait que ça faisait plus adulte. Aujourd'hui je m'acharne sur le mascara (après les étapes démaquillant/tonique/baume contour des yeux/crème Q10 "oui c'est mon âge, mais je n'ai pas les rides qui le prouvent") pour cacher les yeux bouffis et avoir l'air un minimum "fraîche". L'un comme l'autre sont ridicules. Inutiles sans doute. L'important après tout, c'est de se sentir assez jeune pour courir après les bouebs qui font des bêtises, d'avoir assez confiance en soi pour corriger les erreurs des devoirs et faire réciter les leçons, et d'avoir assez d'énergie pour donner, pour partager, pour aimer ceux qui nous entourent. Ca, j'ai encore malgré mes pattes d'oie aux coins des yeux. Mais à l'avenir, j'éviterai de demander à qui que ce soit quel âge il me donne.


Chacun cherche son chat...

Je viens d'apprendre que paraît-il que j'aurais dit un jour "plus jamais de chat". Je nie en bloc, les yeux rivés sur le petit félin qui est venu agrandir la famille le jour d'Halloween. Ou alors j'ai oublié. Ou alors j'ai menti. Dans mon souvenir à moi, j'avais dit "plus de chat tant que je risque de faire des bébés ou de déménager". Ca, je l'assume. 3 gosses et une maison sur le coteau ensoleillé surplombant la vallée plus tard, j'estime être dans mon bon droit d'avoir envie de développer l'effectif familial par un compagnon à quatre pattes. L'homme rétorqua à ce sujet "moi, ça fait des années que je te dis que je veux un chat, on en a pas; toi tu décides que tu veux un chat, en quelques jours y a des poils partout, des granulés de litière à la salle-de-bain et des croquettes à la cuisine". C'est pas faux. Dans la lutte quotidienne pour le portage de culotte conjugale, je gagne pas souvent. Mais quand il s'agit de prendre une décision qui bouleversera les nombreuses heures que je passe dans la maison susmentionnée, avec ou sans les trois enfants susmentionnés, qui me fera vider la litière susmentionnée et remplir la gamelle susmentionnée de croquettes que JE n'aurai pas oublié d'acheter, c'est moi le chef. Ca c'est dit.

Je ne manquerai cependant pas de faire remarquer que l'homme a tout de même donné son aval. Les enfants aussi. Ce qui fait quatre blonds dans le camp des "pro-chat". Il n'en fallait pas davantage pour réaliser le projet. Consultations de petites annonces en ligne, tentatives échouées, emails inutiles, les bébés chats à donner sont légion quand tu n'en cherches pas ou que ta minette a fait les petits et que tu te retrouves avec 4 boulettes de poils à donner, mais quand tu cherches, tu peux être sûr que c'est pas la saison, que les chatons partent comme des petits pains... Si en plus tu as envie d'un chat tigré sans raison précise autre que le fait que tu aimes les chats tigrés, ça prend du temps. Pas si facile de faire correspondre l'idée que l'on se fait de notre futur animal de compagnie avec "l'offre". Mais tout vient à point à qui sait attendre.

Le jour J, nous partîmes donc plein d'entrain récupérer notre minette. Après quantité de propositions de dénominations foireuses, nous étions restés sur "Citrouille", rapport à la date d'adoption. Coup de foudre immédiat. Enfin pas tout à fait immédiat, juste après le retour en voiture avec diarrhée au moment du passage dans le tunnel (où comment vivre l'expression "chier de (Ci)trouille" en direct live) et le nettoyage subséquent. Quand on prend un animal, on prend un risque. C'est comme pour la boîte de chocolats de Forrest Gump: on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Cette fois nous sommes tombés sur l'adorable minette pot de colle qui se sent immédiatement chez elle, se blottit sur tes genoux si tu ne la laisses pas accéder à ta nuque où elle aimerait bien se mettre en mode écharpe, qui fait la folle avec les enfants, ronronne dès qu'elle entend tes pas se rapprocher. Bonne pioche donc. Bienvenue Citrouille.

Ravie, je partageai rapidement la nouvelle avec quelques connaissances. Réactions mitigées. Force est de constater qu'il y a dans mon entourage des insensibles aux charmes félins, pour qui notre adoption rimait avec éternuements, démangeaisons, ou autres désagréments physiques ou psychologiques. Force est de constater qu'outre les allergiques, il y a aussi ceux qui n'aiment tout simplement pas les chats. A ceux-là, je dis hauts les cœurs, je suis sûre que la nouvelle venue se fera discrète lors de vos visites. Il y a aussi ceux qui aiment les chats et qui fondent littéralement devant une boule de poils qui leur ronronne dans les pattes ou se casse la figure en jouant. A ceux-là, je dédie cette petite auto-présentation.