Ce blog c'est...

Un peu de tout, de moi, de nous... A lire, à sourire, à commenter et à partager!

mercredi 22 mai 2013

Vis ma vie.... de mère indigne

L'autre jour mon tendre époux m'a confié qu'il était allé lire mes derniers posts. Surprise je fus, moi qui n'ai rien été en mesure de pondre depuis des lustres (et demi). La fidélité de mon vénérable lecteur conjugal envers ce blog n'a donc d'égal que ma propre fidélité d'auteur. Shame on us. Mais bon, l'avantage, c'est que ça m'a mis un ptit coup de pied au postérieur et a restimulé ma créativité endormie et ma motivation à prendre le temps que je n'ai pas réellement pour écrire des bêtises (je vous jure, j'ai pas le temps, je dois traduire une formation en ligne en météorologie, alors soit je bosse et quelqu'un sera en mesure de comprendre pourquoi on se coltine le printemps le plus pourrave qu'on ait jamais vu de mémoire de blagueuse, soit je vous abandonne dans votre désespérante incompréhension des phénomènes qui se déroulent dans la troposphère pour écrire un truc vaguement marrant.) Bon, OK; comme connaître les détails techniques des anticyclones qui ne sont pas là ne nous rendra pas le soleil, essayons au moins de vous rendre le sourire.

Je pourrais vous conter les pathétiques mésaventures de notre cucurbitacé de chat, ou quand laisser faire la nature ne donne pas de très bons résultats, mais mon expérience très récente de la reproduction féline (c.-à-d., par ordre chronologique, césarienne de minette qui fait une fausse couche, arrachage de points de suture par la même minette, agrafage d'abdomen subséquent et, mesure ultime, habillage de toujours la même minette avec un body qui ferait pâlir d'envie Véronique et Davina afin de lui barrer l'accès à la zone) me laissant un goût plutôt amer, je préfère revenir sur des expériences positives de trentenaire  réjouie.

Ce printemps 2013 aura été marqué par de sympathiques week-ends entre filles [motifs recevables: hasard du calendrier, absence de grossesses dans certains cercles (après la période "mariages", y a la période "grossesses"; force est de constater qu'un jour où l'autre, on en sort pour être dans la période moins contraignante "café avec les copines - souper avec les copines - week-end avec les copines"), exil temporaire de l'une qu'il-faut-bien-qu'on-aille-divertir-dans-sa-grisaille-londonnienne, besoin de soleil de l'autre, envie de shopping de toutes...]. Je sais, ça fait mère indigne d'abandonner tous ses blondinets pour aller goûter la sangria et les tapas madrilènes. Ca le fait encore davantage de remettre le couvert un petit mois plus tard pour aller faire un tour de London Eye, braver la pluie de Soho et ne quitter Regent Street que pour s'engouffrer dans le M&M's shop de 4 étages... Tant pis. En ce printemps pourri, j'assume. Soleil dans les coeurs.

J'entame ici un chapitre inspiré de faits réels et de personnes susceptibles de m'attaquer en justice pour propos diffamatoires. Faut partir en bonne compagnie. Toujours. On choisit ses amies, encore heureux. Or, quand émerge l'idée du week-end entre filles, tu commences à rire à peu près au moment où tu commences à parler de la destination. Les filles c'est compliqué des fois. Ca veut du soleil, ça veut des magasins, ça veut des terrasses où se reposer et humer un bon air de vacances. Madrid, destination idéale. Vendu. Telle sera la première étape du European shopping & clubbing tour 2013. Donc par un pluvieux matin d'avril, nous partîmes à Genève, prendre un avion low-cost. Le propre des avions low-cost, c'est que ça part souvent très tôt le matin. Commencer le week-end à 4h du mat, ça met tout de suite dans le bain. Partir sans enfants à préparer, en ayant une seule valise exempte de couches et de lingettes, c'est déjà les vacances. E Viva España.

Pour des novices du week-end entre filles, on s'en est pas trop mal tirées. On a pas loupé d'avion. On est rentrées du premier coup dans le bon hôtel (riez pas, il est déjà arrivé à la même bande de rentrer dans le mauvais restaurant mais c'était la faute à Nadia). On a perdu personne malgré les différences de rythme de marche. On a survécu à un carambolage SDF/infirme béquillé/valises à roulettes au pied d'un escalator. On a rit, beaucoup. On a bu de la mauvaise bière (parce que c'était rigolo de commander un seau de glace pilée rempli de mauvaises bières) et de la bonne sangria. On a mangé des tapas non identifiés et du jamón 100% madrilène. On a fait tous les étages d'El Corte Ingles et testé toutes les terrasses de la Plaza Mayor (à ce moment-là, on croyait que le printemps était enfin arrivé... bon l'est vite reparti, mais on en aura au moins profité un week-end!). On s'est laissées emporter par le rythme du flamenco et le non-rythme de vie méditerranéen (quand le type de la réception te dit bonjour quand toi tu lui dis bonne nuit, c'est qu'y a pas de rythme, et puis c'est tout). On a savouré Madrid quoi.

Deuxième halte: Londres.  Comme dit plus haut, pour rendre visite à une exilée qui le valait bien. Autre décor, autre ambiance. Et pourtant cette même impression de faille spatio-temporelle. Autant Madrid laisse le temps de vivre, autant Londres a le rythme effréné de la grande ville. Faut dire qu'entre le réveil mal réglé de l'une des conductrices, le rattrapage de retard in extremis moyennant un flash et une amende qui devrait laisser un goût salé, le petit coup de stress induit pour toute la bande et le décalage horaire dont personne ne comprend vraiment la raison (mais qui te fait téléphoner à tes blondinets pour leur dire bonne nuit alors qu'ils sont dans les bras de Morphée depuis une demi-heure...), on a eu tout le week-end un petit problème relationnel avec l'horloge. Ce qui ne nous a pas empêché de profiter de chaque minute. Même celles où on a couru devant Big Ben pour arriver à la grande roue à l'heure marquée sur nos billets.

J'étais déjà allée à Londres plusieurs fois, mais j'ai eu l'impression de découvrir une nouvelle ville. Seul le pouls est toujours le même, marqué par les bottes des gardes qui font leur petit ballet devant Buckingham et par les cloches de Benny tous les quarts d'heure. J'avais vu la Londres touristique, ses musées, ses monuments, ses parcs pleins d'écureuils... J'ai vu la Londres hétéroclite, de la haute couture de Harrods aux rayons surpeuplés de Primark, des ateliers d'Alexander McQueen aux boutiques gothiques de Camden Town, du silence presque religieux de Liberty au joyeux brouhaha de Leicester Square... On a été des touristes parmi les touristes au milieu de Chinatown, et des touristes parmi des hommes d'affaires au milieu de la City (note pour plus tard: quand c'est un médecin qui te recommande un bar pour l'apéro, pense à mettre ton tailleur et tes escarpins dans la valise à roulettes). On s'est fait exploser la panse de délices de toutes origines, on a expérimenté les quatre saisons dans une même journée, fait les ados dans une auberge de jeunesse où l'accès à l'un des deux lavabos de l'étage relevait du parcours du combattant... On a aimé chaque image de cette ville si typique, chaque cabine de téléphone, chaque taxi, chaque bus rouge (chaque pinte de cidre, chaque bière...). On a savouré Londres quoi.

De ces deux week-ends, je suis rentrée avec un déficit en heures de sommeil à la limite du tolérable (le temps de récupération ayant tendance à augmenter au fil des ans), mais avec l'impression d'avoir pris une bouffée d'oxygène d'une valeur inestimable. Quand on rentre de vacances, on a souvent ce sentiment un peu amer que c'est fini, que les vacances suivantes sont loin. L'avantage quand on rentre d'une escapade sans sa petite famille, c'est que le bonheur des retrouvailles estompe bien vite toute amertume. Bien sûr, la semaine "école-boulot-Migros-tournoi de foot-entraînement de judo", c'est moins glamour à raconter qu'une tournée des capitales européennes. Mais le bonheur est une mosaïque dans laquelle il faut toutes sortes de morceaux: un peu de bling-bling, ça et là, ça met de la gaieté et de la couleur, mais toutes les petites pièces moins voyantes qui font notre quotidien sont tout aussi essentielles à la beauté de l’œuvre.

Pour les nombreuses petites pièces quotidiennes, je profite de ce jour particulier de noces de faïence pour remercier le dévoué papa et les 3 blondinets qui ont toléré/géré/savouré mes absences.
Pour le bling-bling merci à toutes les voyageuses de l'extrême, adeptes du valet parking, phobiques de l'avion repenties, shopping addicts et/ou night-clubbeuses inrentrables qui ont mis du soleil dans ce printemps 2013 :-)