Ce blog c'est...

Un peu de tout, de moi, de nous... A lire, à sourire, à commenter et à partager!

jeudi 13 avril 2017

(Dé)génération?

Depuis quelque temps, une pub fait l'éloge de la "Génération Aldi". Je ne sais pas bien ce que c'est. Cette génération, donc, la marque de supermarchés low cost allemande, elle, je la cerne assez bien. Je n'ai pas spécialement d'atomes crochus avec ses bacs où tout est en vrac, mais bon, ça c'est personnel. Pis j'avoue que je vais parfois chercher des bottes de pluie taille 34 dans un bac parce que j'ai vu passer le dépliant (et que belle-maman m'en parle toutes les semaines). Ce matin, j'ai tout à coup réalisé que sur le container de triage du PET et autres piles du centre commercial avec lequel j'ai un peu plus d'atomes crochus, il y avait aussi cette revendication: "Génération M" (je vous laisse deviner la couleur du M). Euuuuh?? Depuis quand une génération se définit par l'endroit où elle fait ses courses? Admettons que la génération M, elle recycle, voilà qui me convient déjà mieux. Même si c'est ballot de se reconnaître dans le container de triage, ça me parle un peu plus le réchauffement climatique et la nécessite de faire qqch, la tendance aux courses "en vrac" armée de tupperwares et de bocaux en verre au lieu de dévaliser les rayons où le poids des emballages est sans le moindre doute supérieur à celui des denrées que l'on souhaite vraiment acheter.

L'autre jour (vu ma réactivité de blogueuse actuelle, "l'autre jour", c'était en 2016, mais c'est un détail), dans un texte à traduire, ils parlaient de la "Génération selfie". Là je comprends, je n'adhère pas, mais je comprends. Disons que même si on le regrette, il s'agit là d'un phénomène de mode plutôt récent qui va de pair avec l'évolution technologique et numérique. Je ne me reconnais pas davantage dans cette génération-là, la fréquence de changement de ma photo de profil sur les réseaux sociaux en témoigne. Du coup je me suis demandé de quelle génération j'étais, au juste, enfin nous étions, nous autres trentenaires-plutôt-sur-le-point-d'en-sortir (de la trentaine, s'entend), qui ne changeons pas de photo de profil sauf si nous changeons de profil (ou de face). Alphabétiquement parlant, on est la génération X. Entre les baby-boomers et la génération Y. On est bien avancés. On peut pas dire que ceux qui ont décidé de coller des lettres aux générations se soient beaucoup mouillés.

Telles étaient mes réflexions en janvier donc (quand j'ai cru que j'allais avoir du temps pour écrire). Et la réponse m'est apparue dans le reflet d'une coupe en argent. Et si je me remets aujourd'hui à l’œuvre pour finir enfin cet article, c'est parce que j'ai un peu de temps pour écrire, mais c'est surtout qu'un trophée en cristal (ou un truc transparent qui doit coûter plus cher qu'un vase à fleur Ikea, du moins) me l'a rappelé l'autre dimanche soir peu avant 21h, GMT +1 (heure d'été). 15h à Miami. Moi, je suis de la génération Federer. Je ne sais pas si le "zéro déchet" sauvera la planète du réchauffement climatique. Je ne sais pas quel monsieur avec un nom en -on succédera à Flamby à la tête de la France (ça sera de toute façon moins pire que si c'est une madame avec un nom en -haine). Je ne sais pas si un jour les médias arrêteront de nous saouler avec les "affaires" et si les campagnes politiques retrouveront un peu de bon sens au lieu de jouer dans la même catégorie que "Touche pas à mon poste", ailleurs, et ici. Je ne sais pas ce que nous réservent les prochaines années, décennies. A priori, on va tous continuer dans la même direction, y en a pas beaucoup qui rajeuniront, n'en déplaise aux liftés et bo-toxiques. Mais quoi qu'il advienne, nous - vous, plus moi, plus tous ceux qui le veulent - on pourra toujours dire: "A notre époque, il y avait Federer". Ca sauvera à jamais notre génération. Celle de nos enfants, peut-être. La société a besoin d'icônes, de modèles. Mais quand je vois que Nabilla dédicace au Salon du Livre (!!!!!) - enfin prend des selfies avec son "public", voire enregistre des vidéos de dédicaces qu'ils pourront "snapchater" - je trouve rassurant d'avoir, en première page du journal du matin, un type qui n'a pas surgi d'une quelconque émission de téléréalité, un type qui avait un certain don au départ, c'est certain, mais qui est aussi là où il est grâce au travail et à la persévérance. Un type qui gère sa vie et sa carrière sans scandales, sans trop étaler sa vie ni trop la cacher, sans fausse modestie ni vantardise... Un type qui incarne la réussite, sans les coups d'éclat qui trop souvent l'accompagnent. Un modèle, un vrai.

J'ai stoppé là cet article juste après le Masters de Miami, rattrapée une fois de plus par des blondinets à amener au foot, une dictée à faire ou du linge à étendre. Mais depuis, mon héros a de nouveau fait parler de lui sur la Toile, la première fois parce qu'il taquinait la balle sur la Limmat avec son pote rouquin dégingandé (clin d'oeil à mes lecteurs écossais-même-par-alliance) pour promouvoir un match exhibition en faveur de l'Afrique - durant lequel il a échangé des balles avec un ramasseur qui n'a pas encore de poil au menton et qui n'est sûrement pas prêt de s'en remettre. Ca fait oublier même aux esprits les plus chagrins que les primes des tennismans durant les tournois n'ont pas de bon sens (comme les salaires des footeux et de bien d'autres, du reste). 
La deuxième fois, c'était une interview menée par Darius, sans chichi (si vous l'avez manquée, elle est là: https://www.rts.ch/play/tv/lactu-en-video/video/roger-federerjai-toujours-envie-detre-numero-un?id=8536246 ). Roger, the guy next door, qui rame pour faire récupérer le décalage horaire à ses gosses au retour des USA et se fait vomir dessus quand un de ses quatre rejetons a la gastro. Et ce gars-là, il rit, il s'amuse, il a encore envie de jouer, il a encore envie de gagner. Il profite de la vie, il est heureux.
La troisième fois, il planquait des lapins dans un hôpital et partait à la rencontre des enfants malades. OK c'est une marque de chocolat qui fait sa promo. Mais n'empêche que des gamins ont eu des étoiles dans les yeux et des oreilles à croquer. Que celui qui a quelque chose à dire contre cet homme parle maintenant ou se taise à jamais.
Cette année (et elle est encore longue) plus que jamais, "Rodgeur" nous a fait rire, nous a fait pleurer, a fait rêver toute une génération. Pourvu que ça dure.