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vendredi 11 janvier 2019

Plein l'(a)dos

13 ans. Jamais aimé cet âge. Je me souviens de l'appareil dentaire, des problèmes de peau et de ce vague sentiment de nager entre deux eaux. Du coup je pensais être en mesure de comprendre, de réagir le plus adéquatement possible. De ne pas être une maman d'ado qui parle d' '"âge bête". Foutaises! On est tous passés par là, mais ça ne nous rend pas plus aptes à gérer quand on est dans l'autre camp. J'ai l'impression de savoir ce qu'il ne faut pas dire, mais bon sang, qu'est-ce que j'ai envie de le dire quand même!

Je me souviens aussi comme j'en ai soupé, quand j'étais maman-d'enfants-en-bas-âge, du dicton "petits enfants, petits soucis, grands enfants, grands soucis". Franchement, quand tu dors 4 heures discontinues de la nuit pour te faire uriner/vomir/hurler dessus par un petit être diabolique, tu te dis que ça ne peut décemment qu'aller en s'arrangeant. Détrompe-toi. Désolée, mais là aussi, je suis passée dans l'autre camp. Celui où ton souci n'est plus de savoir jusqu'à quelle heure tu vas pouvoir dormir, mais d'espérer (prier? rêver?) que ton rejeton trouve ce qu'il va faire de sa VIE. Et ça, crois-moi, c'est fichtrement plus angoissant. Non, parce qu'un ado, c'est pas un être humain normal. Un ado, ça n'a pas d'envies, de passions, de motivation à se lever le matin. Ca a besoin de temps pour pousser, tranquille, dans son coin, et quand tu l'as bien laissé faire, tu te retrouves à commander des chaussures sur Z*** dans des tailles même trop grandes pour le chef de clan, des pantalons de training parce que la seule motivation qui subsiste ça reste le sport, et des pulls à capuche parce que de toute façon si tu tentes de planquer autre chose dans son armoire en douce, ça y restera jusqu'à ce que ça ne lui aille plus. Donc non seulement ça file des cheveux blancs, mais en plus ça coûte un bras et demi, parce qu'une fois qu'il te dépasse, tu te fais une raison sur le fait d'arrêter de cliquer sur l'onglet "Enfants" avant d'entamer tes recherches sur les sites de vente en ligne.

Je me plains par principe (et suite à une prise de bec pré-choix professionnel), tout en mesurant ma chance d'avoir un ado qui bosse encore à l'école et qui a quand même un semblant de début d'idée de ce qu'il va faire de sa peau dans les années à venir. La vérité, c'est surtout que les enfants grandissent et que s'ils prennent moins de place au niveau jouets (et je ne profite pas encore totalement de cet avantage, Platinum ayant décidé, du haut de ses 8 ans, qu'il était encore bien trop petit pour cesser d'envahir le salon avec des Playmobils), ils en prennent de plus en plus dans l'organisation familiale. A chaque étape de leur vie, ils s'affirment en tant que personnes ayant leurs activités, leur vie, leurs amis, leurs obligations, et force est de constater qu'en tant que parents, nous ne pouvons plus les traîner partout et devons aussi nous adapter... Ils gagnent en autonomie, mais en habitant dans un endroit mal desservi par les transports publics, autonomie rime aussi souvent avec taxi. (Vous la sentez, là, la déprime qui sous-tend due à la réception du "planning" foot du printemps, printemps qui commence par des matchs de préparation LE 2 FEVRIER??)

L'adolescent est un interlocuteur difficile, non seulement parce qu'il n'a pas franchement envie de parler (en tout cas le nôtre), mais aussi parce que face à cette boule d'hormones, il n'a jamais été aussi compliqué de trouver le juste milieu entre la compréhension et les reproches, le laxisme et l'autoritarisme, la tolérance et l'intransigeance. Être parent d'un adolescent, c'est plus que jamais se remettre en question sur l'adéquation de ses réactions, sur le bien-fondé des règles établies. C'est marcher en permanence sur l'arête d'une montagne, avec sur votre droite l'option "vous avez été trop cool, votre ado est certes très heureux de son confort, mais il va en profiter pour rien glander de sa vie/devenir dépendant aux jeux vidéo/arrêter sa formation avant la fin/faire des crasses avec ses copains désoeuvrés/finir en prison/vivre à vos crochets jusqu'à 45 ans" et sur votre gauche "votre enfant a certes été bien éduqué, mais c'est un être brimé, meurtri, qui en fait vous déteste". L'aptitude d'un ado à vous faire croire que vous allez tomber vers la gauche est considérable.

Et puis il y a la société et le monde 2.0 qui ne nous aident pas forcément à trouver les options adéquates. Les fast-foods poussent comme des champignons, mais il ne faut pas céder à la malbouffe; faut boire de l'eau du robinet, bon y a un chouïa d'arsenic dedans (mais l'arsenic ça débouche aussi bien les tuyaux que le coca?); les écrans c'est tabou, on en viendra tous à bout, mais "tu t'inscriras à la séance d'information directement sur le site", "l'heure du rendez-vous sera précisée par Whatsapp" etc. Et dans ce tourbillon d'informations contradictoires, nous autres parents, on essaie d'élever des enfants qui arrivent à se débrouiller dans ce monde-là sans tomber dans ses travers.

Voilà où en était mon dernier article-brouillon-depuis des lustres et demi. Et il serait peut-être (sûrement?) resté à l'état de brouillon encore quelques semaines/mois/années si je n'étais pas tombée sur un article d'une autre blogueuse disant que "fait vaut mieux que parfait" (et que vous pouvez retrouver là: https://fabuleusesaufoyer.com/fait-vaut-mieux-que-parfait/?fbclid=IwAR1p0xg3gjw7U0kYIIxe148VuNfojMBdcMwgDzivuQCBYdL8F7Lsd17G1KI)
. Alors il n'était pas très abouti, cet article, il est né et il a poussé étape par étape, mais au moins il est là, et ce soir, ça me fait plaisir de le publier.

Entre le moment où je l'ai commencé et ce 11 janvier, le temps a passé. Beaucoup de temps. Trop sans doute. On a changé d'année. Alors publier des articles imparfaits sera peut-être la seule résolution que je tiendrai, mais je vais essayer. Faut aussi que je pense à changer le titre du blog. Je sais pas comment elle sera, la quarantaine, mais elle s'en vient, alors si vous avez des idées...