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lundi 19 octobre 2020

23 km de bonheur

(Défi IWAK #14 à #19: armure, avant-poste, fusée, tempête, piège, tête qui tourne - Rien que ça)

Rattraper un train pour louper le suivant, c'est ballot. Le rythme quotidien et moi, c'est compliqué quand même, du coup je vais faire un article patchwork qui non seulement va utiliser tous les mots des derniers jours restés sur le quai, mais va aussi raconter mon autre défi d'octobre.

Cette fin de semaine a été marquée par les nouvelles directives de protection, qui ne font rire personne, on ne va pas se mentir. Participer dans ces conditions à une manifestation publique où on va se retrouver sur des chemins de vignobles avec des centaines d'inconnus avait donc un arrière-goût de mauvaise idée... Mais les mesures de protection étaient assurées, il ne s'agissait donc pas de se débiner. C'est donc quasi à l'aube (mais pas tout à fait) que nous nous sommes retrouvés à la gare de Martigny, neuf valeureux randonneurs gourmands, tenue sportive, couches superposées et armure 2.0(20): masque sur le nez et gel hydroalcoolique à portée de main. A peine débarqués du train, petit échauffement pour aller récupérer verre, pomme et bouteille d'eau, s'enregistrer et rejoindre le portillon de départ. A 8h40 tapantes, le top départ a été donné et notre joyeuse troupe s'est mise en marche. C'est sans surprise les gaillards trailers dans l'âme qui se sont retrouvés aux avant-postes, tandis les randonneuses du dimanche analysaient encore les sacs à main de certaines participantes pour jauger de la sportivité des unes et des autres. Il faut bien dire que nous avons eu une chance insolente avec la météo: malgré un départ nuageux, les rayons nous ont rapidement fait tomber la doudoune. Après une petite heure et les 5 premiers kilomètres avalés, c'est une assiette valaisanne qui nous était proposée. Un verre de blanc, un verre de rouge. Non, parce que dès qu'il y a 2 chiffres, c'est l'heure de l'apéro. Heureusement qu'on a pas été trop vite, il était 10h tout pile. J'adore qu'un plan se déroule sans accroc.

 




 Requinqués par la viande séchée et le coeur réchauffé par les premiers godets, on a repris la route pour la deuxième étape. 5 autres kilomètres avant d'arriver à la soupe à la courge. Blanc, rouge, rien ne bouge. Cette petite mise en route allait nous permettre d'arriver sereins à la raclette. C'est sur ce tronçon un peu plus long (8km et quelques je crois) que les trailers sont passés un instant en mode fusée et nous ont mis 15 minutes dans les dents à l'arrivée à Sierre. Juste pour prouver qu'ils pouvaient aller boire une bibine avant qu'on arrive pour la raclette. C'est petit, mais soit, soyons bons perdants. J'aime pas la bière de toute façon. Pis tu peux pas refaire le monde, pronostiquer les résultats des élections, te remettre à jour sur tous les potins du village et en plus avancer vite. Bref, on était à Sierre, mais ils nous ont quand même servi du Bagnes. J'adore qu'un plan se déroule sans accroc.

 

Retour en selle, enfin en semelles plutôt, pour passer Veyras et arriver au fameux choléra, une espèce de tarte aux restes, garnie de poireaux, patates, lardons... Le nom n'est pas vendeur, mais finalement ça passe bien. A ce moment-là de notre périple, nous profitions surtout de la météo clémente et des belles couleurs d'automne. On a beau dire les jours qui précèdent "non mais même s'il ne fait pas beau ce sera sympa", tu prends le même programme en pleine tempête, je suis pas sûre que la vue sur le Rhône à deux doigts de déborder soit aussi charmante. Le choléra, si t'es tchive* des pieds à la tête parce que tu patauges dans les gouilles et la gadoue depuis 5h, pas dit que tu le savoures autant. Mais les dieux du marathon étaient avec nous, et le soleil aussi. C'est donc beau secs et d'humeur joviale que nous avons repris la route pour rejoindre Salquenen et goûter au dessert bien mérité après la ligne d'arrivée. Finalement, les 23 km et les quelque 5h de marche effectives auront passé comme une lettre à la poste. Restait à récupérer le cadeau souvenir. C'est là que le piège a commencé à se refermer. Y avait du pinard dans le sac offert; mais fallait rendre son verre et son brassard Koh-Lanta pour le récupérer. Avoir du pinard sans avoir de verre, c'est moins pratique, il a donc fallu ruser la moindre pour pouvoir encore partager un peu ce vin de l'amitié. Une fois dans le train et tous les verres rendus, les plus hardis se sont montrés encore plus imaginatifs sur les contenants. Mais qui oserait s'étonner de voir une bouteille en PET de la marque Valais remplie de cornalin, finalement?

 *tchive: mouillé jusqu'aux os, en bon langage valaisan

 

 Une fois de retour en terres francophones, une dernière halte au boui-boui que tu trouves entre la descente du train et le parking. Comme si on avait encore soif. J'ai quand même bu du rouge. Encore. Il fallait bien faire l' "after" pour pouvoir me targuer d'avoir expérimenté pleinement le mode "course" tant apprécié par mon conjoint. Sur le moment, on disait "demain, petit décrassage?". Le samedi soir des lions... Le dimanche, tête qui tourne et horizon limité aux confins du salon. Bref, au niveau du lendemain qui chante, c'était aussi un peu comme quand tu finis à l'espace gourmand; sauf que cette fois, je peux me vanter d'avoir fait un semi-marathon.

Merci à mes compagnons de route pour ces moments de partage et d'air frais, qui font le plus grand bien par les temps qui courent!

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