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samedi 30 juillet 2016

Le changement d'opérateur post-révolution smartphonienne

Jusque là, je faisais un concours saugrenu avec mon beau-frère pour savoir qui tiendrait le plus longtemps avec le téléphone portable le plus has been. Il est temps que je reconnaisse ma défaite. Le jour où je me suis trouvée dans l'incapacité de restaurer la 14e application défaillante sur mon iPomme du 3e âge, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai consulté les offres. Ca tombait bien, ça faisait à peu près 2 ans que mon tendre époux essayait de me convaincre que les services de mon opérateur salé laissaient à désirer. Oui, la couverture de l'ancien géant orange, atteint depuis quelques mois de varicelle verte et blanche est bonne, MAIS quand on habite un trou perdu, y a un moment où y a vraiment plus que le chef de file de la téléphonie mobile qui arrive à te planter une antenne, n'en déplaise au lever de soleil dont Rodg' assure la promotion (de toute façon il a mal au dos, ce qui ruine ma quinzaine de Roland Garros, alors tant pis, je n'écouterai pas ses louanges publicitaires. Note ultérieure: cette remarque prouve, si besoin était, que je ne mens pas quand je dis sur Facedebouc que j'ai plein d'articles en cours, mais jamais le temps de les finir. Les problèmes de santé du Suisse le plus aimé du monde jettent une ombre sur les JO aussi... mais y aura de la gym pour compenser!). Bref, j'ai voulu changer d'opérateur ET de téléphone. Ca me paraissait une bonne idée, parce que dans mon souvenir, les opérateurs se disputaient les clients et jetaient des portables top à la tête des indécis pour les appâter. Oui, je sais. Mon dernier changement simultané remontant à l'année de la sortie du Nokia 3310, j'ai connu quelques désillusions.

Comme l'homme trouvait que je manquais d'initiative sur le dossier téléphone, il m'a mâché le travail: il est passé discuter de la démarche: oui, elle va pouvoir changer et avoir son nouvel iPomme (pas tout à fait à 0.-, mais ils avaient plus de 3310 en stock) et garder son numéro salé, suffit qu'elle revienne en personne munie de sa carte d'identité. Easy.

J'y suis donc allée la fleur au fusil. Déjà, j'ai été surprise de constater de l'accueil dans le "shop" de mon futur prestataire: une personne s'approche de toi, donc tu commences à lui raconter ce que tu veux. Erreur. Elle ne peut rien pour toi, mais un de ses collègues va venir s'occuper de toi dans quelques instants. En fait c'est le principe téléphonique de la mise en attente avec une belle mélodie classique appliqué au réel. Pas compris le but, j'allais pas leur boucler au nez, mais bon. Arrive enfin un vendeur. Enfin c'est ce j'ai cru. Il s'est vite avéré que le jeune homme à peine pubère n'avait pas une envie irrépressible de travailler. Ou alors le "service à la clientèle" n'est pas son fort. Bref. Je lui explique mon projet et les informations préalables recueillies lors du mâchage de travail. Aaaaaaaaaaah, mais non Madame, c'est pas si simple. C'est même TRES compliqué de garder votre vilain 078 et venir chez l'élite. Et puis y a des délais. Ah non, on peut pas vous fournir un téléphone maintenant si vous venez chez nous que dans 3 mois parce que vous devez résilier votre truc, attendre le changement d'opérateur et tout et tout. Ce qu'il faut faire c'est rentrer chez vous et appeler la Hotline, et après vous revenez. Non, mais c'est une blague? Tu es dans un shop hyperconnecté avec un gaillard censé avoir envie de te vendre un abonnement, un téléphone ou un écran plasma et la box 9.1 à tout prix, et il est pas fichu d'appeler sa centrale pour avoir des renseignements précis? Autant vous dire que le courant n'est pas passé et que quand je suis sortie du shop, je n'avais pas plus l'intention d'appeler la Hotline que de revenir voir cet individu. L'homme (le mien donc) a repris les choses en main, contrarié par l'idée que la première personne qui l'avait renseigné lui avait raconté des cracks. Troisième interlocuteur au shop. Nouvelle version: ah oui alors garder le numéro, ça va pas trop être possible, enfin c'est vraiment compliqué, vas-y que je te fournis le formulaire de résiliation, tu résilies et tu reviens nous voir, on te file un nouveau numéro et ton téléphone tant attendu.

C'est à ce moment-là qu'on consulte nos données d'abonnement et qu'on constate que l'abo en question est au nom du mâle dominant. N'y voyez aucune soumission de ma part ou machisme de la part de mon mari, j'ai un vague souvenir qu'au moment de le conclure au retour de notre épopée canadienne, je n'avais tout simplement pas ma carte d'identité sur moi. Bref, en réalité, je n'avais même pas le droit de résilier moi-même ce fichu abonnement. L'homme a donc rempli et signé le papier, et je me suis contentée de l'envoyer comme prescrit. N'ayant toutefois pas totalement renoncé à garder mon numéro, j'ai fait une dernière tentative désespérée: au lieu d'aller chez le peu diligent personnel de l'opérateur téléphonique, je suis passée au magasin de téléphones portables. Oui, après coup ça semble pas moins logique. Là, j'ai eu du  personnel plus diligent. Discussion. Explication. Ce que je voulais faire. Les réponses obtenues chez l'opérateur. Le sourire un peu narquois, quand même, du vendeur de téléphones. Bien sûr qu'on pouvait garder mon numéro. Bien sûr que le jeunot aurait pu faire le nécessaire en quelques clics, me filer immédiatement un téléphone dont il ne faille pas sortir l'antenne, et j'aurais simplement reçu un sms, un jour, signalant qu'il fallait que je remplace la carte SIM de l'opérateur abandonné par celle du nouveau. SAUF QUE POUR CA, FALLAIT PAS RESILIER SON ABONNEMENT! Gnnnnnnnnnnnnnnnnnanrf. Commençait sérieusement à me courir sur le haricot cette histoire. Le gentil vendeur m'a indiqué que je pouvais, à choix, faire un recommandé à mon futur-ex-opérateur pour lui signifier que le précédent recommandé, en fait, c'était pas tout à fait ce que je voulais dire, donc annuler la résiliation, tout en le convainquant qu'il pouvait bien oublier ce courrier sans toutefois me forcer à reconduire mon abo... Ou alors préserver ma dignité, ma santé mentale et mon moral, prendre immédiatement un nouvel iPomme à un prix défiant toute concurrence, payer deux abos sur une brève période et me résoudre à mémoriser les 10 chiffres d'un nouveau numéro. Je vous laisse deviner l'option retenue.

Un jour viendra où mon 6Splus sera obsolète. Je me réjouis déjà.

vendredi 29 juillet 2016

1m62 de talent

Cette année, je déroge à la coutume, vous n'aurez pas de critique Paléo. Non pas que j'aie manqué le rendez-vous annuel sur la Plaine de l'Asse, mais je n'ai pas enregistré les arguments requis. Pour compenser et pour occuper votre été désœuvré, je vous propose un bout de présentation d'une sortie qui date d'un poil plus longtemps, mais qui ne manque pas d'arguments, elle.

20 mai 2016. Il débarque comme un enfant espiègle sur l'immense scène de l'Arena, expliquant pourquoi, lors de cette tournée 2016, il a dix ans. Dix ans de scène. On se dit alors "Ah bon?". Pour nous c'est une première. On a pris des billets parce qu'on a entendu du bien, mais c'est quasiment l'inconnu. Il ne met pourtant pas longtemps à nous embarquer dans son monde, ce petit gaillard. A l'instar d'une Florence Foresti qui m'avait bluffée par sa présence, il tient la scène, entouré de ses musiciens. Il a dix ans, il s'appelle Michaël Gregorio, et si une date de sa tournée est compatible avec votre agenda, n'hésitez pas, soirée réussie 100% garantie.

Quand on va à un concert, on aime être debout à taper dans les mains et reprendre en chœur les rengaines qu'on connaît par cœur. Quand on va voir un humoriste, on espère se poiler. Les imitateurs, c'est un peu de tout ça à la fois. Gregorio c'est non seulement tout ça à la fois, mais en plus sans les inconvénients de la voix d'un politicien qu'on ne connaît pas trop ou la chanson du 1er album que l'artiste a décidé tout d'un coup de ressortir d'un placard poussiéreux. Il allie la gravité d'une imitation presque tendre de Michaël Jackson à la légèreté de mariages improbables - infligeant à Aznavour des textes de Maître Gims, réunissant Shakira et Cabrel ou encore empruntant le slam de Grand Corps Malade pour une reprise tordante des Bee Gees. Tantôt on frissonne, tantôt on se noue la gorge, tantôt on se la déploie dans un fou rire irrépressible. Sur scène, tout ce qui fait la magie d'un show: un artiste et ses musiciens qui laissent éclater talent et complicité et - surtout - plaisir d'être là, et de faire ce qu'ils font. La voix est impeccable, les imitations sans fausse note ni mauvais goût. Ce n'est pas un imitateur et sa bande, devant nous, c'est un défilé de stars. On ferme les yeux et c'est un concert de Johnny, quelques minutes plus tard on les rouvre pour s'assurer que ce n'est pas le fantôme de Prince qui a pris le relais. Il y a du talent, il y a du travail aussi, incontestablement, dans l'étude minutieuse des gestes de Brel, reproduits à l'identique par Gregorio devant l'écran où défilent les images du Belge. Il y a de l'intelligence, dans un spectacle où l'on ne s'ennuie pas une seconde. Tout à coup, c'est le public qui devient chanteur, participant à un karaoké humoristique où nous reprenons tous les paroles déviées de tubes du moment. On hésite un peu, au début, on préférerait presque profiter des cordes vocales du magicien, mais il nous embarque et on se prête au jeu. Il nous embarque dans tous les domaines, d'ailleurs, autant en nous invitant à une tournée (de la salle) dans un minibus qu'en jouant avec la technologie, proposant un voyage virtuel dans sa chambre d'ado ou encore un Skype avec Elie Semoun. C'est un show complet, le genre où on ne regarde pas la montre. Au moment où on la regarde, on a déjà loupé son train, parce que bis, standing ovation et tout le toutim. Tant pis. Ca en valait la peine, vraiment.

www.michaelgregorio.fr