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mardi 6 décembre 2016

La ruée vers l'Ouest, bis repetita

Bon, je sais, je manque de sérieux et de fidélité. Je constate que mon dernier article date de la fin de l'été et nous voici à la fin de l'automne. J'ai dit tellement de fois "ça, c'est mon prochain article de blog" que je ne sais plus par quel sujet commencer. On va y aller géographiquement. (Note de janvier: ouais bon, le brouillon est resté brouillon longtemps. Bonne année à tous.)

Mon dernier article a fait couler beaucoup d'encre, voire quelques larmes de rire moqueur dans l'ouest vaudois. Comme je me dois de garantir un minimum de travail des muscles zygomatiques chez les gens qui vivotent dans un brouillard permanent d'octobre à avril environ, je vais en remettre une couche. Non parce qu'en 2016, non seulement on a pas été en vacances dans le sud, mais en plus mes tendres géniteurs ont trouvé que c'était une bonne idée de nous faire découvrir la Sologne pour les vacances d'octobre. Non, rassurez-vous, moi non plus ça me parlait pas des masses. Alors j'ai regardé sur la carte. Et constaté que c'est pile poil dans un coin où on est passés pour rejoindre l'Atlantique en juillet. Autrement dit, entre chez nous et la Sologne, y a de nouveau pas d'autoroute tout le long. Y a de nouveau TomTom qui s'excite quand tu t'approches de Lausanne, qui essaie de te convaincre de prendre par Genève, parce que la route de la Mort, lui, il a jamais entendu parler. Y a de nouveau la D472. Et elle, t'es bien décidé à l'éviter.

Comme on voyageait en famille élargie mais chacun dans son carrosse, on s'est dit facile, y a le Capitaine, le roi de l'organisation et du tracé autoroutier, y va nous préparer au picole l'itinéraire qu'on aurait dû préparer cet été. Que nenni. Déception. Le capitaine est à la retraite et l'assume. Il a juste tiré l'itinéraire GoogleMaps. Qui, je vous le donne en mille, nous faisait passer par la D472. Ou peut-être par une un peu plus au sud légèrement plus large, pas sûre vu l'échelle de l'impression GoogleMaps. Mais aux dires du chef d'expédition, ça allait être de la tarte. Nous partîmes (à) 0500 [mais par un prompt renfort... ah non c'est autre chose ça] pour constater qu'à 0600, en automne, à Pontarlier, il fait à peu près la même nuit et la même brume qu'à 0300 en plein été. Y a juste plus de frontaliers qui t'envoient généreusement dans la tronche les watts de leurs phares. Pas des masses tamisée, l'ambiance. Bref. On cherche Besançon. TomTom refuse, puis capitule. Ouf, ça va être moins pire. Dans les faits, c'est un peu moins pire que la D472, c'est plus droit, et plus large. Sauf que quand t'arrives à Besançon à 7h30 un lundi, faut aussi être assez fort mentalement pour ne pas en vouloir à tous les braves qui ne viennent pas travailler en Suisse et essaient plus ou moins vainement de rejoindre à l'heure leur lieu de travail.
La suite du trajet est plus simple, TomTom ne s'y perd plus, ne conseille plus de sortir de l'autoroute pour couper à travers champs. Donc arrivée sans heurts aux  Hauts-de-Bruyeres, puisque c'était là notre destination. Donc c'est en Sologne. Ce qui finalement n'a pas grande importance, parce qu'un Center Parcs, tu peux l'implanter où tu veux, ça reste un Center Parcs. L'image immédiatement associée à ce nom, c'est celle de deux adultes et deux enfants pédalant joyeusement entre les arbres, le soleil perçant à peine à travers le feuillage. De 1993, elle date, la pub. Avant-hier quoi. Je me rappelle plus s'ils avaient des pattes d'eph' ou des t-shirts fluo, les cyclistes. Mais le principe n'a pas changé: tu laisses la voiture à l'entrée et t'enfourches. Une ode à la mobilité douce en somme. Comme dans la pub. Sauf pour le soleil, lui, on l'a pas vu. Mais c'est pas grave parce que l'autre principe éternel de Center Parcs, c'est le Dôme. Une espèce de bulle où tu tiens pas avec la veste. Restos, bars, magasins, tout y est. Mais le centre névralgique du Dôme, c'est l'Aqua Mundo. Tout un programme. Vas pas demander pourquoi ils ont collé à la piscine un nom à consonance espagnole dans un parc à consonance anglo-saxonne, WaterWorld ça devait trop rappeler le navet avec Kevin Costner (si vous l'avez pas vu, ne vous précipitez pas sur votre box "video on demand", vous devriez pas le trouver ailleurs que dans un bac à DVD bradés " 5.- les 3" aux caisses de Media Markt). Bon l'Aqua Mundo c'est déjà de la piscine convaincante, avec des toboggans, des bains à bulles et tout et tout. Et le summum: la rivière sauvage. Les gosses adorent. Toi, tu te diriges avec une certaine appréhension vers le départ. Un panneau - que les enfants ne lisent évidemment pas - te met en garde contre les risques de la descente. Il faut rester assis, qu'ils disent. Donc les 18 pelés qui s'élancent à plat ventre plus ou moins en même temps que toi n'ont pas lu le panneau. De toute façon, le gars qui a rédigé le panneau, il a pas du la tester souvent, la rivière sauvage. Comme si tu décidais dans quelle position tu vas te retrouver après la première rampe. Non, en fait tu passes vite en mode survie: ressortir la tête de temps en temps pour reprendre son souffle. Ne pas mourir écrasé par l'armoire à glace qui t'arrive derrriere en mode TGV. Ne pas te faire péter les dents par le talon d'un ado. T'essaies aussi de jeter de temps en temps un œil aux blondinets qui dévalent la rivière sans le moindre souci, histoire de t'assurer qu'ils respirent tous en arrivant en bas. Et tu recommences, parce que c'est ouvert longtemps, l'Aqua Mundo. Quand tu sors, pour ne pas changer de l'ambiance tropicale, c'est la jungle dans les vestiaires. Vider les casiers, s'ouvrir un passage à la hache entre les familles avec enfants en bas âge, ramasser la chaussette de Platinum qui est tombée dans une flaque et essayer de la lui renfiler. Remettre les gants et les bonnets, parce qu'on est toujours à vélo. Sortir les clés de cadenas. Constater que l'une d'elle est restée dans la poche de grand-maman-qui-se-déplace-en-voiturette-électrique. Embarquer du blondinet sur le porte-bagages. Et en rire, finalement, parce qu' "à notre époque, on le faisait tout le temps," pis on avait même pas de casque. Des survivants, nous sommes.

Ainsi passent les jours à Center Parcs, ponctués par d'autres activités improbables comme du tir à l'arc ou du quad. L'idéal pour des vacances entre-saisons et de bons moments en famille. Si vous n'avez pas envie de provoquer l'ire de votre GPS, sachez toutefois que l'itinéraire jusqu'au Center Parcs "Les Trois Forêts" est moins sujet à caution.