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vendredi 14 décembre 2012

L'ancêtre de la social TV

Un soir où j'ai traîné devant la télé (beaucoup trop tard si l'on prend en considération l'heure de mon réveil), je me suis laissée prendre par une émission où Shy'm (si si, vous savez, la chanteuse plutôt pas moche qui est jury de Danse avec les stars avec des décolletés à faire rougir Sharon Stone? Et aloooooooooors, mais qu'est-c'que ça t'fait tanananananaaaaaaouin). Shy'm, donc, se retrouvait dans un grenier avec deux autres personnalités et découvrait des objets du passé. Dont un tourne-disque. Et croyez-moi ou pas, Shy'm ne sait pas utiliser un tourne-disque. Et vlan dans tes dents de trentenaire. Là tu bondis de ton canapé Ikea en lui disant "mais Shyyyyyyyyyyyyyyyy'm, c'est pas possible ça, un tourne-disque, les 33 tours, les 45, tout ça tout ça?!?". Pis tu pars au lit dépitée. Il n'est pas toujours facile, en 2012, de rester à jour avec les technologies. Moi j'achète encore des CD qui sont des CD pour mettre dans la voiture (qui est encore une voiture, rien n'est perdu), mais je sais depuis peu que c'est complètement has been. Ceux qui sont technologiquement au point ont un truc qui lit les morceaux directement sur leur i-Pomme. En 2030, mes fils âgés de 20 à 25 ans croiront que le disque brillant n'a d'autre utilité que d'effrayer les oiseaux par ses reflets, suspendu au milieu des arbres fruitiers.

Autre changement technologique qui me laisse pantoise, c'est ce qui est si franglaisement appelé la "social TV". Télé sociale ça fait moins mode, que voulez-vous. Donc aujourd'hui, il semble impossible de regarder une émission sans voir apparaître en surimpression le symbole # suivi d'une abréviation absconse. Eh oui, je suis has been, donc je ne suis pas sur Twitter. Donc ces symboles # ne me disent rien. Donc je ne comprends pas tous ces messages pleins de @ et de # qui défilent à l'écran. Je me propose un jour de percer ce mystère pour vous en tentant une immersion dans la Twittosphère (car aujourd'hui il ne s'agit plus de découvrir simplement des mots, mais des univers entiers!). De ce que je comprends, cependant, je tire une conclusion plutôt flatteuse: Mesdames, Messieurs, chers amis, au moins une poignée de lecteurs ici présents furent (ou plutôt fûmes vu que j'étais là aussi) des précurseurs de la social TV. Car il ne s'agit ni plus ni moins de ce que nous avons fait, un soir ou l'autre, assis devant une émission (de préférence de télé-réalité ne nécessitant point trop de réflexion), sachant que tel ou tel ami était planté chez lui devant la même imbécilité: s'envoyer des messages pour commenter ce que l'on voit (messages rarement flatteurs pour les personnes présentes à l'écran, disons-le sans gêne).

Le souvenir le plus lointain que j'aie d'une telle expérience de social TV remonte à l'an 2000, où Loana faisait jaser en exposant ses flotteurs sur M6. Sagement rentrées réviser après une journée de cours, nous nous envoyions des SMS d'un studio à une colocation, et vice-versa. Plus de 10 ans plus tard, les SMS ont été dans une large mesure remplacés par What'sApp, qui nous permet de converser en groupe (et de se faire réveiller au milieu de la nuit par des potes qui sont en train de faire la noce et jugent nécessaire de nous faire partager leurs consommations par photo interposée). Au Loft ont succédé bon nombre d'émissions sans grand intérêt intellectuel, mais d'une certaine utilité pour terminer sans trop réfléchir une journée harassante et faire perdre au passage quelques heures d'un précieux sommeil (et d'une grande efficacité pour te faire te poser LA maudite question : mais pourquoi je regarde ça???). Donc les stratèges délicieux de Koh-Lanta, les agriculteurs bon enfant de l'Amour est dans le pré, les chanteurs certains de leur talent de toute une série de castings musicaux, tous ont donné lieu à des échanges, toujours critiques, souvent amusants. Ce qui équivaut à de la social TV. En gros on regarde ces trucs en communion avec des gens qui ne sont pas dans la même pièce que nous mais que la technologie nous permet de retrouver dans une sorte de salon virtuel géant.

L'immense différence que je vois entre ma social TV des années 2000 et ce qui se fait aujourd'hui en la matière, c'est que là où les SMS faisaient communiquer avec des gens qu'on a dans ses contacts, des connaissances, des amis, les échanges plein de # et de @ que l'on voit défiler sur les écrans ne sont finalement que des échanges d'anonymes destinés à des anonymes, ou d'anonymes destinés à des célébrités, ou de célébrités destinées à d'autres célébrités. Peut-être tout cela offre-t-il une chance de communiquer avec des gens que l'on a pas dans son répertoire, mais cela donne aussi lieu à des échanges qui pourraient (devraient?) être privés. Un exemple? Laetitia Hallyday qui félicite son ex-belle-fille pour sa prestation dans Danse avec les stars. On est tous ravis d'apprendre que Jojo et Cie sont fiers d'Estelle. Mais concrètement, z'aviez pas son numéro, ou bien? Outre cet étalage finalement bien superflu de sentiments et de relations privés, ce qui est le plus inquiétant à mon sens, c'est le sentiment - trompeur dans la plupart des cas - que l'on a plein d'amis. Les accrocs de la social TV, ou du réseautage sur le Web quel qu'il soit d'ailleurs, à force de retrouver dans un salon virtuel plein d'anonymes, risquent bien d'en oublier qu'il ne s'agit là que de virtuel. Plus grave encore, ils risquent d'en oublier les vraies personnes qui sont vraiment assises à côté d'elles dans leur vrai salon. Ils risquent de croire que leurs messages destinés @superstar, la superstar en question va les recevoir comme le SMS d'un ami. A choisir, je préfère envoyer des vrais SMS à mes vrais contacts. Au moins, j'ai une chance que - à condition que j'aie pas raconté trop de méchancetés sur eux dans mon blog - ils me répondent :-).

2 commentaires:

  1. Comment se marrer un samedi soir alors que les gosses ont la varicelle??? Je te lis MURIEL. Tes textes sont tellement, tellement, tellement... vrais! Merci de nous ouvrir cette petite fenêtre sur l’interprétation de ta réalité, qui, soit dit en passant, me parle beaucoup! Bravo pour ton humour, ton talent d'écriture et tout le reste! Je t'encourage à continuer! Merci... Célia

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  2. Alors là, merci! Merci d'avoir repris la plume (oui, je suis de la même génération que toi, les nouveaux mots, les nouvelles technologies ne font pas toujours partie de mon vocabulaire!) car tu sais que je suis ta plus grande fan, et je te lirai même derrière mon écran!
    Merci aussi d'avoir écrit sur les trentenaires, je me sens moins seule sur ce parcours où on se prend des baffes tous les jours sur son âge: les enfants te le rappellent volontiers tous les jours, mais quand tu parles de ta journée du 11 septembre 2001 et que ta collègue te répond qu'elle n'en a gardé qu'un vague souvenir car à cette EPOQUE elle n'avait que 12 ans... ça fout un coup... de vieux!!!
    Bisous.

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