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dimanche 22 mars 2020

Petit guide du home office

Ô toi qui jusqu'ici prenais tous les matins ta voiture, tes jambes ou les transports publics pour te rendre à ton bureau, bienvenue dans le monde impitoyable du télétravail. Comme j'y vis depuis plus de dix ans, je me permets une petite visite guidée.


Je télétravaille donc je grossis?


Oui, ou non. À toi de décider en fait. Je vois depuis une semaine les gens s'inquiéter de leur surpoids à venir comme si c'était une fatalité directement imputable au confinement (vous ne m'en voudrez pas de schématiser la situation actuelle et d'utiliser ce terme bien que j'aie parfaitement compris qu'on était pas vraiment confinés parce qu'en Suisse on est tellement plus raisonnables que le reste du monde que si on nous dit de rester chez nous, on y reste sans avoir besoin d'imprimer et signer un papier pour dire qu'on va chercher du pain pour déjeuner - j'espère que c'est vrai, mais je fais un peu mon St Thomas pour le coup) ou au fait de travailler chez soi. Alors soyons clairs, toutes les personnes qui travaillent chez elles ne sont pas obèses, tout comme il est vrai que travailler à l'extérieur et avoir libre accès à la vie sociale, aux activités de loisirs et à tout l'éventail de choses dont nous sommes pour l'instant privés ne garantit à personne de rester fit. Si ça se trouve, la pandémie va non seulement faire diminuer la pollution mondiale, mais la fermeture des fast foods et l'accès un peu moins aisé à la nourriture hyper industrialisée vont même freiner un chouïa la pandémie d'obésité. Il est permis de rêver.
Autrement dit, ce qui entraînera un changement de tendance sur votre balance ces prochains mois, c'est votre libre arbitre et non les modifications de votre situation professionnelle. Travailler chez vous ne signifie pas travailler dans votre frigo.
Quelques conseils: gardez un vrai rythme. Vos enfants sont à la maison et la même recommandation leur est faite, profitez-en. Levez-vous, prenez un bon petit déj, agendez une pause café virtuelle avec votre collègue (ma douce moitié professionnelle Aude et moi avons pour ainsi dire inventé ce principe, ils ont créé un émôticon exprès pour nous dans le chat de Gmail d'ailleurs.
A priori, il ne devrait pas y avoir de croissants ou pains au choc tout frais dans votre cuisine contrairement à la cafèt du boulot, à part si votre conjoint est un boulanger confiné... profitez-en pour croquer une pomme en cas de fringale (qui vous aura été livrée dans un panier commandé directement chez le producteur). Tirez votre café et quittez la cuisine sans ouvrir de placard. Vous n'avez pas le moral? Faites-vous un bon thé réconfortant et croquez un carré de chocolat noir (si si, un seul, c'est possible) en vérifiant que les enfants ont fait le bon exercice de Bled. Une paire d'oreilles vous fait de l'oeil? Fixez-vous un moment dans la journée où vous vous octroyez le plaisir de Pâques anticipé, après dîner, ou le soir devant la télé, quand vous voulez, mais UN moment, on ne laisse pas traîner le sachet à portée de main!
Pour le reste, malgré l'ambiance de fin du monde et les rayons de pâtes vides, vous aurez remarqué qu'on ne nous a pas encore remis de tickets de rationnement, on en est pas à se faire distribuer de l'eau potable par l'armée comme dans les zones de conflit armé, alors respirez et cuisinez. Vous avez toujours le droit de manger des fruits et des légumes, du poisson et autres éléments d'une alimentation saine et équilibrée. Les rayons ne sont pas toujours approvisionnés au moment où l'on y passe, c'est troublant, angoissant même... Optez comme dit plus haut pour les petits producteurs, qui vous prépareront ce qu'il vous faut. Pas dans l'heure, peut-être, mais dans des délais plus pratiques que les géants de la distribution (dont les sites sont de toute façon limite inaccessibles). Les boucheries indépendantes, les petits épiciers, nombreux sont ceux qui mettent des choses en place pour nous aider. Cela vaut pour les personnes à risques, mais comme je vous l'expliquais dans l'article précédent, étant nous-mêmes dans le doute à cause d'une petite fièvre et de quintes de toux, nous faisons le nécessaire pour ne mettre personne en danger.

Et les 10 000 pas?


Voilà un autre souci très tendance. Je me demande combien de ces nouveaux soucieux vérifiaient effectivement leur nombre de pas quotidien avant qu'on leur dise qu'ils allaient travailler à la maison. Je n'ai pas de montre connectée. Je n'ai pas mon téléphone-compteur-de-pas sur moi quand je me déplace dans ma maison sur trois niveaux, et c'est pourtant là que je me déplace le plus. Aucune idée donc du nombre de pas que je fais réellement dans la journée, mais il y a quoi qu'il en soit de bonnes habitudes à prendre:
- Se lever de sa chaise, au minimum une fois par heure: ne serait-ce que pour la circulation sanguine (perso, mes efforts sont insuffisants pour lutter contre mon piètre héritage veineux, mais faut le faire quand même). Faire quelques pas, s'étirer. Monter et descendre une ou deux fois les escaliers si vous en avez. Aller chercher le journal. Le travail à la maison, ça a aussi l'avantage de pouvoir aller changer la machine à laver dès qu'elle se termine. Vous avez mauvaise conscience de le faire sur votre temps de travail? Balivernes (ha ha, je suis sûre que ça faisait longtemps que vous ne l'aviez pas lu ou entendu, ce mot-là!), vous ne perdrez pas plus de temps en le faisant que si vous aviez papoté avec un collègue en allant chercher un document à l'imprimante commune. Vous avez même le temps d'étendre le linge au soleil.
- Aller se balader: parce qu'on est pas confinés, c'est Alain qui l'a dit. Pas le mien, l'autre. Donc si vous en avez la possibilité, prenez le temps d'aller marcher un moment à un endroit où vous ne croiserez pas trop de monde.
- Faire du sport en vidéo: là aussi, c'est tendance, mais de mon côté je peux vous en parler avec plus de six mois de recul. Si les raisons qui m'y ont poussée ne sont pas les mêmes qui motivent les troupes aujourd'hui (pour ma part j'avais du mal à caser le trajet, l'heure de cours collectif, le café avec la belle-soeur et le trajet retour dans mon emploi du temps en journée, et mes soirées étaient la plupart du temps trop rythmées par des trajets de taxi-foot pour être compatibles avec une activité sportive pour moi), je ne peux que vous encourager à vous y mettre. Vous trouverez sur YouTube de quoi faire selon vos envies et votre niveau. Pourquoi des vidéos me direz-vous? Parce qu'il y a de très bonnes chaînes tenues par de vrais coachs professionnels qui vont vous motiver et vous aider à être réguliers. Parce que tout le monde a déjà commandé un appareil de gym (vélo, tapis de course ou autre appareil compact pour se faire des abdos en acier ou des fessiers galbés) qui a rapidement trouvé sa place sous le lit pour ne plus en sortir. Donc pour ne pas arrêter et trouver mieux à faire dès la 2e séance, il faut mettre en place une routine. Cherchez et trouvez ce qui vous plaît. Du prof d'éducation physique saviésan qui propose son heure de gym en ligne tous les jours à la "TeamCovid"(https://www.lenouvelliste.ch/dossiers/coronavirus/articles/coronavirus-chaque-jour-une-video-de-sport-pour-inciter-les-eleves-et-les-autres-a-bouger-921167?aio-facebook-post) aux petits challenges sous forme de "calendrier", tout est bon à prendre. Pour ma part, ma chaîne fétiche s'appelle Move your Fit et propose des séances d'une vingtaine de minutes, sur toutes sortes de thèmes en temps normal, avec un challenge spécial quarantaine et une session live (parfois format parent-enfant plutôt très ludique) tous les matins à 10h30 actuellement. Essayez, le pire qui puisse vous arriver c'est de transpirer un bon coup!

Et les enfants pendant ce temps?


Sur ce point-là, dites-vous bien qu'on en est tous au même point: celui du creusage de méninges.
En temps normal, je profite de 32 x 45 minutes d'école (plus les temps de déplacement, de récré et d'attente des transports publics), synonymes de silence et donc propices à la concentration. Aujourd'hui je dois m'en passer, comme vous. Lors des vacances scolaires, j'essaie autant que possible de me lever avec le soleil et d'abattre tout le job possible avant le lever des marmots. Comme c'est les vacances justement, ils font la grasse mat, ça aide. Quand ils émergent, on peut donc passer tous ensemble la conscience plus ou moins tranquille au mode vacances. Bref, pas grand-chose à voir avec ce que nous vivons aujourd'hui. Dans les conditions actuelles, ils sont censés être eux mêmes occupés un certain nombre d'heures par jour par des tâches intellectuelles. J'ai donc d'abord pensé que nous allions tous travailler simultanément en parfaite harmonie le sourire aux lèvres en regardant les licornes qui broutaient paisiblement dans le pré voisin, enjolivant l'horizon de l'arc-en-ciel diffusé par leur queue multicolore. J'ai assez vite déchanté.
Tout d'abord il y a Platinum, en 5e. Jusqu'ici, ses tâches se sont cantonnées aux fiches de devoirs et autres coin lecture que les maîtresses avaient donné avant même de savoir que les portes de l'école resteraient fermées le lundi suivant. Dès demain lundi, il va falloir qu'il aille voir sur la plateforme ses tâches du jour. Il va falloir le coacher. J'imagine que des "mamaaaaaaaaaaaaan, je trouve pas le complément de phrase" et autres "mamaaaaaaaaaaaaan, j'ai fini le premier exercice de la page 1, je peux faire une pause" viendront interrompre mon élan concentratoire à un rythme plus soutenu que les propositions de mandats.
Ensuite il y a les ados, respectivement en 9e et 11e. Comme je l'ai déjà brièvement mentionné dans le premier article du journal de quarantaine, va falloir jongler au niveau de l'équipement. Les postes de travail sont aménagés, il faudra sûrement mettre en place un tournus entre mon ordinateur supersonique, le PC qui rame mais qui fonctionne avec beaucoup de patience et les bureaux à l'ancienne. On fera un chifoumi pour décider qui commence où. Reste à voir le temps effectif d'occupation scolaire. Et à espérer l'adhésion au programme imposé. Toutefois, je reste sur mon idée que l'apprentissage ne se fait pas que dans des livres. Il y aura donc aussi économie familiale au programme, lecture, beaucoup, mais c'est heureusement quelque chose de déjà bien instauré chez nous. Jeux collectifs. Entraide. Et pas trop d'entre-tuage, si possible. Les jeux de société sont récupérés. Tout ça fera l'objet d'un prochain article. Si vraiment ils ne sont pas assez occupés et que je juge leur volume de production écrite insuffisant, je leur confierai à chacun l'écriture d'un article de blog.


2 commentaires:

  1. Me voici de retour ! Etant confiné (et non pas con fini…"quoique" diront certains) et ayant traversé quelques jours douloureux, je n'avais pas le cœur à faire le guignol. Et puis, la vie reprend le dessus...En fait, c'est surtout qu'habituellement j'écris mes petits commentaires durant les heures de travail ! Pour la 1ère fois, contraint, forcé, je fais une exception.
    Alors, merci cousine de nous donner le sourire à la lecture des aventures du gang des blondinets. Et comme disent les italiens : "Tutto andra bene" Tout ira bien.
    Tanti Baci.

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    1. Ah nous voilà rassurés :) et tu me donnes une raison de plus de poursuivre l'écriture plus assidûment, histoire d'occuper un peu les désœuvrés qui s'ennuient!

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