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mercredi 19 août 2015

La loi des séries

Je croyais jusqu'ici que la loi des séries n'était qu'un concept inventé par les superstitieux pour nous faire croire qu'un malheur n'arrive jamais seul, que jamais 2 sans 3, et cætera, et cætera. Je reconnais aujourd'hui son existence incontestable. Ce que j'aimerais savoir, maintenant, c'est combien de temps ça dure exactement, cette histoire.

La première série fut automobile. Je n'ai jamais prétendu être une bonne conductrice, ce serait gonflé vu le nombre excessif d'experts du centre auto que j'ai déroutés (et qui m'ont déboutée). N'empêche que j'ai quand même conduit pendant plus de 15 ans avant de plier sérieusement. D'une manière générale, quelle que soit l'assurance, on était plutôt des bons éléments, le genre qui paient pour les autres, système de solidarité oblige. Mais ça, c'était avant. Une malencontreuse rencontre entre ma portière et le pare-chocs arrière d'une Citroën a mis fin à cette période. Chère Mobilière... M'est d'avis que le collaborateur qui a évalué mon croquis de l'accident a dû transmettre l'œuvre pour une prochaine publicité. Après ça, c'est l'homme qui a testé le glisser-stopper de croûte sur fine couche de neige. On dirait presque le nom d'un plat dans un resto huppé. Que nenni. Ni fromage ni œufs battus, juste la bonne vraie poudreuse de février qui se dépose sur fond de verglas et joue les entremetteuses entre le groin de notre deuxième voiture (internationalement reconnue comme un modèle unique en son genre, le moyen de transport le plus rouillé, le plus bruyant et le moins confortable qui soit, verrouillage impossible et coffre condamné - seule une poignée d'intrépides a osé en prendre le volant) et l'arrière-train d'une innocente, stationnée en station. Notre bien-aimé (faut le dire vite) tacot agonisa quelques semaines avant de nous forcer à le conduire à l'abattoir, victime d'un déficit de plaquettes de freins - c'était là le moindre de ses problèmes depuis sa tentative malheureuse d'accouplement avec la charmante demoiselle de la Vallée du Trient, mais la goutte d'eau fut rédhibitoire. L'assurance s'occupa sans ciller d'indemniser la victime de l'assaut; quant au tacot qui ne valait plus que les clous servant d'une manière très esthétique à lui maintenir le pare-chocs, aux dernières nouvelles il a encore été recalé à la sélection des véhicules potentiellement transformables en chars de Carnaval. Triste fin de vie. Pour notre part, nous n'avions plus qu'à nous mettre en quête d'un nouveau carrosse.

La deuxième série fut électroménagère. On pourrait accuser l'obsolescence programmée, l'ennemi du consommateur du 21e siècle qui s'en fiche d'avoir le dernier modèle en date, mais comme les appareils en question avaient quand même atteint l'âge vénérable de 15-16 ans, ce serait de la mauvaise foi. Bref, au début je l'ai pris avec philosophie: on peut très bien vivre avec 3 plaques de vitrocéram et les commandes qui nécessitent des astuces inimaginables pour fonctionner. On peut aussi survivre avec une hotte d'aspiration qui n'aspire plus ou qui s'éteint quand bon lui semble. Les fenêtres, c'est pas fait pour les chiens. Avec un four qui ne cuit plus qu'à moitié, ça devient quand même difficile. Mais disons qu'au moins, le technicien n'est pas venu pour rien. Un bilan complet et quelques factures plus tard, nous avions un vitrocéram neuf (l'espérance de vie des plaques restantes étant des plus limitée), et toutes les pièces nécessaires changées pour que les gâteaux cuisent jusqu'au fond. Sauf que le bricolage n'aura tenu que quelques semaines. Le reste du four a grillé. Là y a plus à tortiller du popotin, tu vires le vieux et tu prends du neuf, au risque d'être confronté à un problème d'obsolescence programmée plus tôt que de raison. La seule alternative aurait été de tout casser à la hache avec un énervement non contenu - en mode François Cluzet dans Les petits mouchoirs - et de faire intervenir Duay SA [oui, ceci est une publicité masquée destinée à l'obtention d'un rabais monstrueux lors de la prochaine commande] pour dessiner les plans d'une nouvelle cuisine. Mais bon, on devait déjà changer la voiture, faut pas pousser Mémé.

La dernière série fut cycliste. Qu'on se fasse piquer un vélo en ville, où le passage est fréquent et les vols aussi, on peut comprendre. Tout le monde sait que les modestes cadenas entortillés sont plus décoratifs qu'autre chose, un coup de pince coupante et le cycle est à disposition. C'est donc ainsi que mon homme dut renoncer à ses aspirations cyclistes. La suite fut plus surprenante: se faire piquer un vélo devant chez soi quand on habite dans un lieu reculé où l'on a l'impression que la délinquance n'arrivera jamais, c'est quand même énorme. On entend parler de bandes qui arrivent avec des camionnettes et embarquent tout; devant chez nous, c'est pas facile de faire tourner une camionnette discretos. En plus les vélos des bouebs sont restés là, ce qui contredit la théorie du crime organisé. La disparition de mon VTT peut donc simplement être due à un individu sans scrupules cherchant juste un moyen de locomotion temporaire. Mais statistiquement, y a pas beaucoup de chance que quelqu'un, malveillant ou non, se retrouve devant chez nous à pied par hasard. Il y a deux catégories de piétons dans le quartier: les voisins et les randonneurs. L'enquête se poursuit, aucune de ces deux possibilités ne semblant vraiment plausible. J'ai élaboré une théorie du complot dans laquelle une personne mal intentionnée m'aurait suivie à la descente de l'Arpille et observé nos allers et venues pour trouver à quel moment elle pourrait s'emparer de mon fidèle destrier. Aucune preuve, aucune nouvelle. J'avais le cœur  brisé par cette douloureuse séparation d'avec celui qui m'avait accompagnée sur les routes caillouteuses pendant deux ans... Mais il faut savoir raison garder: j'ai donc ravalé ma peine pour aller choisir une nouvelle monture. L'assurance ne nous en a même pas voulu pour ces deux prestations requises à 3 semaines (!!!) d'intervalle. Faut croire qu'on leur rapporte encore quelques sous. Ouf.

Finalement, ces séries n'ont concerné que du matériel, relativisons. Et puis à quelque chose malheur est bon, disait ma grand-mère (vous remarquerez que je suis d'humeur proverbiale ce matin): même pour des consommateurs modérés qui ne changent pas de matos juste pour avoir du dernier cri, se retrouver en quelques mois en possession d'une nouvelle voiture, d'un four et d'un vitrocéram flambant neufs et d'un VTT tout-suspendu-beaucoup-trop-bien-pour-moi, j'avoue que c'est plutôt jubilatoire!

1 commentaire:

  1. Pour le vélo, je crois que j'ai une piste : c'est une femme jalouse de ta parfaite plastique qui te l'a piqué ! Ainsi, elle pense que tu vas grossir en bouffant des chips devant la télé (parce que t'as plus de vélo, tu me suis ?).

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