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mercredi 15 juillet 2015

Bref, j'ai une femme de ménage

Rien de très excitant, me direz-vous. Rien d'extraordinaire au jour d'aujourd'hui. N'empêche que pour mes principes sans fondement et d'origine inconnue et moi-même, ça a été un cap à franchir. La rouquine de Scènes de ménage parle du dernier stade de l'embourgeoisement. Je dirais plutôt qu'il me semblait y avoir quelque chose de présomptueux - ça n'engage que mes principes et moi -  à payer quelqu'un, non parce qu'il est plus qualifié que nous pour exécuter la tâche, mais parce qu'on a flemme, pas le temps ou pas franchement envie de le faire. Il m'a fallu un surcroît de travail durable pour me rendre à l'évidence: j'avais besoin d'un coup de main à la maison.

Au début de la quête de la perle rare, je me suis bercée d'illusions: en faisant appel à une femme de ménage travaillant partiellement pour une société de nettoyage, j'imaginais voir débarquer une Mme Propre musclée et infatigable, ses produits sous le bras et des trucs et astuces pour venir à bout de n'importe quelle tache d'origine inconnue, rendant à n'importe quel carreau de salle-de-bain un aspect plus rutilant que du neuf. J'ai assez vite déchanté. Femme de ménage, c'est rarement un choix de carrière dicté par des prédispositions indéniables pour l'époussetage et la panosse. Quant à la démonstration des petits secrets de la propreté, je l'attends toujours. Et cela n'a pas été la seule déception.

Au premier rendez-vous, la candidate numéro 1 a eu un empêchement. Le rendez-vous a donc été repoussé. La deuxième fois, elle est venue. Elle n'avait toutefois ni produits sous le bras, ni les muscles du grand chauve. Elle n'a pas fait de miracles sur les taches incrustées datant de 2 générations de propriétaires et son enthousiasme et son énergie ne m'ont pas laissée béate d'admiration. Tant pis, le job était quand même fait. Au troisième rendez-vous, nouvel empêchement. Son fils était malade, il fallait le garder. En tant que chef de gang, j'étais plutôt très bien placée pour comprendre et donc prête à me montrer compréhensive. Elle s'est bien gardée de proposer une date de remplacement, mes sols n'avaient donc plus qu'à compter sur ma bonne volonté (ou attendre la semaine suivante). La semaine suivante, l'excuse était une panne de voiture. Renseignements pris, sa voiture fonctionnait à nouveau l'après-midi même, et le pauvre chou malade à garder était âgé de 15 ans. Titifoutraispasunpeudemagueule? Fin des rapports de travail. A la suivante.

C'est ainsi que Gigi est entrée dans nos vies. La première différence avec sa consœur, c'est qu'elle est sympathique, Gigi. Et si elle a un empêchement, elle prévient plus tôt, vient la veille ou le lendemain. Elle a pas tant de muscles non plus, et elle avait pas le chiffon miracle dans une mallette prometteuse. Mais bon, elle est là, elle, toujours, ce qui est déjà un progrès non négligeable. Elle avait sûrement pas ménage en premier choix aux cours d'orientation professionnelle. Dès le premier jour, je me suis fait une raison sur son incapacité à détecter les coins à poussière et les zones de prédilection des araignées. Quand j'ai constaté qu'elle ne mettait pas les chaises sur la table pour panosser, je me suis dit que non, c'était vraiment pas sa vocation. Mais bon, elle écoute ce que je lui dis. Elle dévisse le truc du lavabo depuis que je lui ai montré (note pour plus tard: penser à lui préciser qu'il est possible de le revisser après nettoyage ;)). Bref, elle se donne de la peine - elle en a, et parfois elle m'en fait, comme dirait l'autre. Mais elle reste sympathique et dispo. Et je me suis aussi fait une raison sur le fait qu'elle nettoie MA maison, que contrairement à elle, j'y ai passé des milliers de jours et qu'il est donc un peu normal que je connaisse mieux les recoins douteux. Et peut-être que je suis trop gentille, mais j'ai des scrupules en me disant que je n'aimerais pas nettoyer la crasse de quelqu'un d'autre. C'est un peu comme le change d'un bébé: c'est dingue comme les grosses commissions de son propre enfant fleurent moins mauvais que les ignominies produites par les autres mioches.

Bref, j'ai une femme de ménage. On m'avait dit que ça change la vie. Je confirme. En tant que bordélique notoire qui travaille pour l'instant vainement sur une évolution positive à long terme, ça me change, le vendredi midi, d'avoir une maison toute bien rangée et qui sent bon le produit de nettoyage. Parce qu'il faut bien dire qu'elle y va pas avec le dos de la cuillère, niveau consommation de détergents en tout genre, j'ai assez vite compris pourquoi c'était à moi de fournir les produits: c'est bien simple, elle vide les bouteilles plus vite que son ombre. C'est la Lucky Luke du Cillit Bang, la Jesse James du Pronto. Elle dégaine partout un spray ou l'autre. La première fois, elle a mis tellement de détergent dans l'eau qu'elle a utilisée pour la serpillère que la salle-à-manger glissait plus que la glace du Forum après le passage de Tatzi sur sa grosse machine. Donc ça glisse; mais ça sent bon.

Ca me change aussi le samedi, quand on a des invités et que je n'ai pas besoin d'ajouter aux heures aux fourneaux le temps de rapatrier les choses au bon endroit et qu'il n'y a même pas besoin d'un coup d'aspirateur.

Ca me change enfin le jeudi, quand juste avant de coucher les blondinets, mon homme et moi passons en mode "camion Favre" pour ramasser toutes les choses que nous n'avons pas obligé à temps les enfants à ranger, pour récupérer les pirates en plastique de Blondinet III au fond de la baignoire, pour jeter sur un dossier de chaise un maillot "moyen-sale" aux couleurs du Barça ou remiser les pinces à linge utilisées pour la confection de la dernière cabane en date. En dernier recours, le vendredi matin, 10 minutes avant l'heure d'arrivée de ma femme de ménage, je mets tout ce que je n'ai pas le temps de ranger correctement à des endroits où cela n'entravera pas sa laborieuse tâche. Dans ces moments-là, je me dis que c'est pas génial d'être contraint de ranger à un moment précis, qu'en fait, je pourrais m'en passer, du luxe de la femme de ménage. Je repense aux recoins invisibles aux yeux de Gigi et je trouve soudain qu'on la paie bien trop cher pour quelque chose que je ferais mieux qu'elle. Fierté mal placée de ménagère surchargée.

Heureusement, le vendredi midi est rapidement là, et les avantages me sautent à nouveau aux yeux avant que j'aie la mauvaise idée de dire à Gigi que je n'aurai pas besoin d'elle la semaine suivante.
J'ai toujours une bouteille de Cillit Bang d'avance à la cave et je range en 30 minutes chrono tout ce que je n'ai pas rangé les 6 jours précédents. Bref, j'ai une femme de ménage.

1 commentaire:

  1. En résumé, la femme de ménage a plus besoin de toi (je pense au salaire) que l'inverse... je sais, j'ai la même à la maison.... mdr!
    Tante Babette

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