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lundi 6 avril 2020

Semaine #3

Home (school), sweet home (school)

Ca fait 11 ans que je suis maman d'élève.
En trois semaines, j'ai eu plus de coups de fil des enseignants de mes marmots qu'au cours des 10,75 années scolaires précédentes, années et enfants cumulés. C'est bien simple, pour la première fois, je connais non seulement le nom du titulaire, de la remplaçante de la titulaire-en-congé-mat et des profs des branches désignées par des abréviations au sens abscons, mais en plus je sais quel enseignant sévit quel jour.

Y en a quand même qu'il a fallu recadrer. Genre la prof de math qui envoie des sms au milieu de l'après-midi pour signaler que le préado (qui, sans vouloir lui lancer des fleurs, ne rencontre aucune difficulté scolaire) n'a pas inscrit la réponse l'exercice 21, question 8b.
Comme quoi les profs ne te rendent pas toujours au centuple le fait de ne pas avoir été un parent envahissant quand c'étaient eux qui géraient la vie scolaire de ton gosse. En vrai, elle a même écrit au pater familias, ce qui renforce encore le côté saugrenu des messages, c'est quand même bien plus marrant de recevoir ce genre d'information capitale et nécessitant une réaction immédiate quand tu es au milieu d'une vidéoconférence avec ta hiérarchie, ce qui ne pourrait pas m'arriver, puisque je n'en ai pas (de hiérarchie, donc. De vidéoconférences non plus, sauf pour les cafés FaceTime et les Skyp'éro).

J'ai aussi eu droit à un message d'un prof s'inquiétant de n'avoir reçu aucun travail de l'ado au cours de la dernière quinzaine. Chez les mômes aussi, y en a qu'il a fallu recadrer.

Platinum a découvert qu'il pouvait aussi faire des vidéoconférences avec ses copains. Ainsi prit fin mon règne absolu sur mon ordinateur portable. Maintenant ça sonne et c'est même pas pour moi. Demain, il a vidéoconférence avec la maîtresse. Pas compris si ça allait être un cours vidéo, du papotage juste pour voir comment poussent les cheveux des élèves ou une séance de travail en commun. En tous cas, y a une maîtresse et six élèves. Faut que j'avertisse mon collègue de l'étage de sortir le casque antibruit (et d'éviter les vidéoconférences avec la hiérarchie).

Cette semaine, pour le cours de gym, j'ai fait faire un HIIT de ma chaîne fitness aux enfants. Depuis, ils me détestent. Pour me rattraper sur le deuxième cours, j'ai fait sagement avec Platinum la leçon proposée par la maîtresse. C'était Daniel Yule, qui a la bonne idée de présenter 2 exercices tous les 2 jours pour nous faire bouger la moindre. Bilan: au niveau des cuisses, on voit qu'on a fait Chassoure, le Mont Gelé et autre Vallon d'Arbi, on tient la route. Niveau souplesse, je sais pas si c'est un problème de proportions, mais on a pas compris comment le gaillard qui doit faire son petit mètre nonante arrive à toucher les mains par terre sans plier les jambes. Quand tu fais 1m90, le rapport entre la longueur des bras et celle des jambes doit être différent du nôtre, je sais pas. Bref, la prochaine fois, au lieu du HIIT, on fera du stretching, il semble que ça puisse servir dans la famille bouts de bois.

Casa Blues

Vous avez remarqué? Il fait insolemment beau depuis le début du semi-confinement. Franchement, si c'est pas pour narguer, ça! On voudrait que le toit nous tombe sur la tête qu'on s'y prendrait pas autrement. Sûrement encore un coup de Covid. Rester à la casa, c'est pas évident, rester à la casa quand il fait un temps superbe, c'est pire. Alors vous me direz que légalement, on est pas confinés. Et les réseaux sociaux de déborder de photos de personnes estimant être dans leur bon droit de prendre l'air, faire un jogging ou sortir les gosses, agrémentés de commentaires fleuris de la part du publicateur dénonçant le manque de civisme des sujets, et de réponses non moins fleuries des défenseurs des libertés individuelles, qui resteront chez eux quand les chantiers fermeront et qu'il sera donc autorisé aux pauvres ouvriers de préserver, eux aussi leur santé. S'ensuit généralement un débat stérile au cours duquel on maudit l'appât du gain qui passe avant la santé, on estime le nombre d'interventions de secours des trois dernières semaines dues à la pratique de loisirs à risques et on profite de critiquer les décisions des autorités ou les amendes d'ordre. Je n'entrerai pas dans un tel débat. On est dans une situation extraordinaire, on prend tous des décisions, tous les jours, qui en d'autres temps n'ont pas grande importance et que personne ne prendrait la peine de juger. Prendre les deux derniers paquets de pâtes chez Aligro. Aller courir 10km en sachant que forcément, on va croiser du monde. Aller à la station-service juste pour s'acheter un paquet de clopes, et en plus le payer cash. Acheter un pain à la Migros plutôt que de faire marcher le petit boulanger. Chacune de ces décisions peut être motivée, et pourtant, on est tous l'incivique de quelqu'un.

Pour ceux qui souhaiteraient néanmoins se montrer le plus disciplinés possible, sachez que les recommandations de la page d'accueil de l'Office fédéral de la santé publique sont de rester à la maison sauf si vous devez aller au travail et ne pouvez pas travailler à domicile ; sauf si vous devez aller chez le médecin ou à la pharmacie ; sauf si vous devez faire les courses ou aider quelqu’un.  Après chacun voit midi à sa porte... mais de l'intérieur, c'est mieux, c'est tout.

Du coup, la météo, on en a pas grand-chose à carrer. D'ailleurs, le beau temps, c'est lassant. On avait tous un peu envie d'un bon gros week-end pluvieux pour s'envoyer les 8 nouveaux épisodes de La casa de Papel bien au chaud, calfeutrés sous une couverture, sans le moindre scrupule. Mais non, il a fallu qu'il fasse beau. Donc certains ont continué de sortir pour les loisirs, et d'autres ont continué de prendre en photo des parkings de lieux touristiques bondés, de critiquer et de défendre les pauvres ouvriers. Nous on est restés à la maison, on a pris un coup de soleil en mangeant la grillade sur la terrasse et on a pas osé s'envoyer plus de 2 épisodes de suite. Ah non 3. Enfin je sais plus. Trois jours après la sortie, en tous cas, y a plus rien à se mettre sous la dent et en plus on est doublement frustrés, par les aspects décevants de ces épisodes et par le fait que c'est clairement pas fini mais qu'aucune information ne filtre quant à la suite indispensable. Heureusement que j'ai remis la main sur une liseuse.

Shopping, shipping or not shipping

Dans les autres grands débats du moment, il y a la question de la poste et des services de livraison débordés. Grosso modo, il ne faut rien commander pour ne pas surcharger lesdits services... mais parallèlement une multitude de petits commerces ouvrent leurs shops en ligne pour essayer de survivre. Si tu veux soutenir l'un, tu mets la tête de l'autre sous l'eau. Le serpent qui se mord la queue. Certains commerces livrent eux-mêmes, ça semble être la meilleure solution... Oui mais. Personnellement, je suis quand même très consciente d'habiter dans le trou du Q du monde un lieu pas forcément facile d'accès. Alors quoi? Je fais livrer mon pain par le boulanger, ma bidoche par le boucher et mes légumes par le producteur, et je fais donc monter dans mon hameau trois véhicules différents pour éviter d'aller propager un hypothétique virus en ville... Si cela semble covido-préférable, ça risque quand même à terme de faire sortir Greta de son récent mutisme. Bref, maintenant que la durée recommandée de précautions à prendre en raison de nos symptômes est passée, je crois que je vais quand même me déplacer. Et aller quand même chez le boulanger, le boucher et le producteur, autant que possible. Mais pas trop souvent, parce qu'on doit rester à la maison. On est pas sortis de l'auberge quoi. Enfin de la maison, plutôt.



1 commentaire:

  1. Moi, j'aimerais bien que ma maîtresse me téléphone plus souvent ! Comme quoi la vie est malfaite....

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