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vendredi 29 juillet 2016

1m62 de talent

Cette année, je déroge à la coutume, vous n'aurez pas de critique Paléo. Non pas que j'aie manqué le rendez-vous annuel sur la Plaine de l'Asse, mais je n'ai pas enregistré les arguments requis. Pour compenser et pour occuper votre été désœuvré, je vous propose un bout de présentation d'une sortie qui date d'un poil plus longtemps, mais qui ne manque pas d'arguments, elle.

20 mai 2016. Il débarque comme un enfant espiègle sur l'immense scène de l'Arena, expliquant pourquoi, lors de cette tournée 2016, il a dix ans. Dix ans de scène. On se dit alors "Ah bon?". Pour nous c'est une première. On a pris des billets parce qu'on a entendu du bien, mais c'est quasiment l'inconnu. Il ne met pourtant pas longtemps à nous embarquer dans son monde, ce petit gaillard. A l'instar d'une Florence Foresti qui m'avait bluffée par sa présence, il tient la scène, entouré de ses musiciens. Il a dix ans, il s'appelle Michaël Gregorio, et si une date de sa tournée est compatible avec votre agenda, n'hésitez pas, soirée réussie 100% garantie.

Quand on va à un concert, on aime être debout à taper dans les mains et reprendre en chœur les rengaines qu'on connaît par cœur. Quand on va voir un humoriste, on espère se poiler. Les imitateurs, c'est un peu de tout ça à la fois. Gregorio c'est non seulement tout ça à la fois, mais en plus sans les inconvénients de la voix d'un politicien qu'on ne connaît pas trop ou la chanson du 1er album que l'artiste a décidé tout d'un coup de ressortir d'un placard poussiéreux. Il allie la gravité d'une imitation presque tendre de Michaël Jackson à la légèreté de mariages improbables - infligeant à Aznavour des textes de Maître Gims, réunissant Shakira et Cabrel ou encore empruntant le slam de Grand Corps Malade pour une reprise tordante des Bee Gees. Tantôt on frissonne, tantôt on se noue la gorge, tantôt on se la déploie dans un fou rire irrépressible. Sur scène, tout ce qui fait la magie d'un show: un artiste et ses musiciens qui laissent éclater talent et complicité et - surtout - plaisir d'être là, et de faire ce qu'ils font. La voix est impeccable, les imitations sans fausse note ni mauvais goût. Ce n'est pas un imitateur et sa bande, devant nous, c'est un défilé de stars. On ferme les yeux et c'est un concert de Johnny, quelques minutes plus tard on les rouvre pour s'assurer que ce n'est pas le fantôme de Prince qui a pris le relais. Il y a du talent, il y a du travail aussi, incontestablement, dans l'étude minutieuse des gestes de Brel, reproduits à l'identique par Gregorio devant l'écran où défilent les images du Belge. Il y a de l'intelligence, dans un spectacle où l'on ne s'ennuie pas une seconde. Tout à coup, c'est le public qui devient chanteur, participant à un karaoké humoristique où nous reprenons tous les paroles déviées de tubes du moment. On hésite un peu, au début, on préférerait presque profiter des cordes vocales du magicien, mais il nous embarque et on se prête au jeu. Il nous embarque dans tous les domaines, d'ailleurs, autant en nous invitant à une tournée (de la salle) dans un minibus qu'en jouant avec la technologie, proposant un voyage virtuel dans sa chambre d'ado ou encore un Skype avec Elie Semoun. C'est un show complet, le genre où on ne regarde pas la montre. Au moment où on la regarde, on a déjà loupé son train, parce que bis, standing ovation et tout le toutim. Tant pis. Ca en valait la peine, vraiment.

www.michaelgregorio.fr

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